"Il doit partir immédiatement": Donald Trump accuse le patron d'Intel "de grave conflit d'intérêts" et exige sa démission

Les nuages s'assombrissent sérieusement du côté d'Intel. Quelques jours après l'annonce d'un énième plan de restructuration visant 24.000 salariés à travers le monde, mais aussi l'annulation de la construction d'usines de semi-conducteurs, l'entreprise de Santa Clara est désormais dans le viseur de Donald Trump.
Sur son réseau Truth Social, le président américain a en effet réclamé la démission de Lip-Bu Tan, le patron actuel de l'entreprise, qui a pris la place de Pat Gelsinger, remercié fin 2024.
"Le patron d'Intel fait face à un grave conflit d'intérêt et doit démissionner immédiatement. Il n'y a pas d'autre solution à ce problème," écrit Donald Trump en lettres capitales.
Des soupçons de conflit d'intérêt avec la Chine
Donald Trump réagit aux inquiétudes soulevées par un sénateur républicain quant à la proximité supposée entre Lip-Bu Tan, d'origine malaisienne, et des entreprises chinoises. Si cela se confirme, il pourrait donc y avoir des risques sur la sécurité nationale.
Une saillie particulièrement révélatrice de la mauvaise entente entre Lip-Bu Tan et celui qui officie dans le bureau oval. Donald Trump, qui souhaite mettre au pas les géants de la tech, n'a jusqu'ici pas eu gain de cause du côté d'Intel. L'entreprise, en passe de se faire doubler par AMD sur le terrain des processeurs et qui est dépassée sur celui de l'intelligence artificielle, traverse une grave crise. Elle a également retardé la construction d'une usine de puces en Ohio.
Plusieurs analystes estiment en outre qu'Intel doit se séparer de son activité de fondeur (qui permet de fabriquer des puces), mais Lip-Bu Tan n'est - pour l'instant - pas de cet avis. Pour autant, Intel n'arrive pas à tenir la cadence en matière d'innovations, au point de pactiser avec son concurrent asiatique TSMC pour graver certaines de ses puces.
La débâcle n'est pas nouvelle: en juillet 2024, l'entreprise annonçait une perte sèche de 1,6 milliard de dollars, résultats de choix très hasardeux sur le marché des nouvelles technologies depuis dix ans. L'appel de Donald Trump à la démission de son président ne risque pas de solutionner le problème, et va probablement même la plonger dans de nouvelles difficultés.
On attend désormais la réponse des marchés financiers, alors que Wall Street (où est côté Intel) doit ouvrir à 15h30 heure française, mais le titre perd 3,7% en pré-ouverture. Depuis cinq ans, Intel a perdu près de 60% de sa valeur en bourse.