Intel annonce le départ de son patron, sur fond de crise et de licenciements massifs

Arrivé il y a seulement quatre ans, Pat Gelsinger fait déjà ses valises. Intel a en effet annoncé le départ surprise de son patron "avec effet immédiat", évoquant "une retraite" qui le fera quitter son poste de dirigeant ainsi que son siège au conseil d'administration.
Son départ intervient alors qu'Intel traverse une période très compliquée. L'entreprise a annoncé le licenciement de 18.000 salariés en plein mois d'août 2024, dans l'objectif de réduire les dépenses de plus de 20 %. Des économies drastiques sont attendues, de l'ordre de 25 milliards de dollars.
Intel face à la concurrence asiatique
Peu compétitif face à TSMC sur la finesse de gravure de ses processeurs, ce qui engendre des problèmes de performances, Intel est également très en retard sur l'intelligence artificielle par rapport à Nvidia ou AMD. Quelques semaines plus tôt, Intel avait annoncé son intention de réduire la voilure sur les cartes graphiques, misant plutôt sur les puces graphiques intégrées aux processeurs à long terme.
Intel doit à tout prix trouver de l'argent, et cela se fera sans son PDG, même si l'entreprise peut toujours compter sur le gouvernement américain pour lui sauver la mise. Elle reste en effet l'une des rares dans le secteur des technologies à réaliser une partie de sa production aux États-Unis.
L'année 2025 s'annonce donc difficile pour Intel, d'autant que des rumeurs de rachat géant s'intensifient ces derniers mois. Un partenariat avec AMD, voire une fusion, pourrait être envisagé, tandis que Qualcomm aurait, selon la presse américaine, renoncé face aux problématiques de concurrence qu'un tel rachat pourrait engendrer.
En attendant d'y voir plus clair, David Zinsner, le directeur financier, et Michelle Johnston Holthaus, responsable des produits Intel, ont pris l'intérim avec pour objectif de "restaurer la confiance des investisseurs". Tout un programme.