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Seine-Maritime

Un homme de 23 ans condamné à quatre ans de prison pour "sévices graves" sur des chevaux en Normandie

Des chevaux dans un champ, image d'illustration.

Des chevaux dans un champ, image d'illustration. - Ludovic Marin - AFP

Un homme, âgé de 23 ans, a été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir tué cinq chevaux et mutilés dix autres en Normandie.

Un homme de 23 ans a été condamné vendredi au Havre à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour avoir tué cinq chevaux et grièvement blessé dix autres entre mai et août en Normandie.

La peine prononcée par le tribunal correctionnel pour "sévices graves ou actes de cruauté" sur un animal domestique ayant entraîné ou non la mort et détention d'armes de catégorie D, est assortie d'une obligation de soins psychiatriques, ainsi que d'une interdiction de détenir un animal ou une arme.

Des faits "d'une extrême gravité"

Le parquet avait requis une peine de cinq ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis probatoire. Le tribunal a souligné des faits "d'une extrême gravité", et par ailleurs rejeté les demandes d'expertises psychologiques et contre expertise psychiatrique demandées par la défense, concluant à une "absence d'abolition et altération du discernement".

Le jeune homme est reconnu coupable d'avoir blessé des chevaux, en leur infligeant des lacérations profondes, des coups causant des fractures et dans certains cas en leur crevant les yeux. Ces sévices ont eu lieu à plusieurs reprises entre mai et août, en pleine nuit, dans des prés et écuries de Seine-Maritime.

Cinq chevaux en sont morts, immédiatement ou par euthanasie pour l'un d'entre eux, vu la gravité de ses blessures. Déjà condamné à l'âge de 16 ans pour une agression au couteau, l'agresseur avait été identifié grâce à des traces de sang humain retrouvées sur le lieu de ses derniers méfaits.

La pathologie psychiatrique écartée

Les perquisitions ont permis de saisir un cutter taché de sang, une massette et des biscuits pour chevaux. Il a été placé en détention provisoire le 4 août et restera incarcéré suite à sa condamnation.

Le prévenu, qui n'a pas de lien particulier avec les équidés, a fait état lors de l'audience de "pulsions" et a dit "entendre des voix". Deux expertises psychiatriques ont cependant conclu à l'absence d'abolition ou d'altération du discernement. "Il brandit l'étendard de protection de la nécessité de soins" et "se retranche derrière la pathologie psychiatrique", a estimé la représentante du parquet Sophie O'Hana.

Me Valérie Giard, avocate de la défense, a de son côté martelé avoir "la conviction qu'il est malade, qu'il est dangereux, qu'il peut s'attaquer à un co-détenu, à un surveillant", plaidant l'abolition ou l'altération du discernement et la relaxe, demandes rejetées par le tribunal.

Une dizaine de propriétaires, dont l'ex-compagne du prévenu, ainsi que plusieurs associations dont 30 Millions d'Amis ou l'association Stéphane Lamart de défense des animaux, se sont constitués parties civiles.

À l'extérieur du palais de justice, une cinquantaine de personnes ont manifesté avec des pancartes réclamant "cinq ans ferme", la peine maximale encourue, a constaté une correspondante de l'AFP.

La Normandie, région d'élevage de chevaux de course et de sport, compte la plus forte densité d'équidés en France. L'affaire rappelle une série de signalements de chevaux mutilés qui avait bouleversé les éleveurs en 2020. La majorité des cas s'était finalement révélée d'origine naturelle.

S.A avec AFP