Ligne nouvelle Paris-Normandie: colère des élus normands après le vote de la région Île-de-France contre le projet

Un train SNCF en Normandie. (Photo d'illustration) - @DR SNCF
La décision de la région Ile-de-France fait vivement réagir les élus normands. Ce mercredi 11 septembre, la région Ile-de-France a adopté une motion pour demander à l'État d'abandonner le projet de Ligne nouvelle Paris Normandie (LNPN), ligne ferroviaire censée réduire les temps de trajet entre la capitale et plusieurs villes normandes.
"En votant contre la Ligne Nouvelle Paris-Normandie, la région Ile-de-France s’oppose à un projet d’intérêt national", assure la région Normandie sur X.
Pour la région "ce projet d'aménagement d'un corridor économique majeur favorisera le développement des mobilités décarbonées pour les voyageurs et le fret". "L'État doit poursuivre ce projet", assure la région présidée par Hervé Morin.
Les collectivités normandes demandent l'aide de l'État
La décision de l'Ile-de-France a également suscité la colère de plusieurs agglomérations normandes importantes, dont Rouen, Le Havre, Caen ou Cherbourg.
"Valérie Pécresse oublie que le projet a été annoncé par Nicolas Sarkozy en 2009, et qu'il a, dès lors, été porté avec détermination par un gouvernement dont elle était membre", ont déclaré les collectivités normandes.
De plus, "les partenaires du projet, dont sa région, ont consacré plus de 100 millions d'euros à ce jour" aux études, peut-on lire dans le communiqué.
"Un projet d'intérêt national ne peut faire les frais d'une opposition locale", écrivent région et villes normandes, appelant l'État à appuyer la LNPN.
Selon la ville de Rouen, "le trafic annuel entre Paris et la Normandie dépasse les 5 millions de passagers par an, et seule la LNPN pourra apporter des capacités nouvelles, devenues absolument nécessaires".
Les collectivités et la région Normandie demandent également à l'État d'engager résolument la nouvelle phase d’études préalables à l’enquête d’utilité publique prévue dans le futur contrat de plan interrégional, d’ores et déjà adopté par la Normandie.
Un projet déjà avancé
Le projet remonte à 2009 et a déjà franchi plusieurs étapes clefs, rappelle l'AFP. Une première phase d'étude a été menée entre 2014 et 2017, et l'État a réaffirmé "son caractère prioritaire" et fixé une feuille de route en 2020, d'après le site de SNCF Réseau présentant l'infrastructure.
La ligne doit permettre de relier Paris à Rouen en moins d'une heure (contre 1h20 actuellement) ou Paris au Havre en 1 h45 (contre 2h05).
Le projet - qui vise aussi à désengorger les voies ferrées aux abords de Paris - est d'aménager le réseau existant, complété par la construction de tronçons nouveaux sur certaines sections, dont la construction est prévue à l'horizon 2035-2040, explique l'AFP.