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Eure

Attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure: témoins et riverains racontent un moment "atroce"

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Un détenu "particulièrement surveillé" s'est évadé mardi d'un fourgon pénitentiaire à l'issue d'une attaque d'hommes armés. Deux agents pénitentiaires sont morts et trois ont été blessés. Les témoins et les riverains sont abasourdis.

Choc et émotion. Ils ont vu ou entendu l'assaut d'une extrême violence perpétrée par des hommes armés contre un fourgon pénitentiaires au péage d'Incarville (Eure) mardi 14 mai, permettant l'évasion d'un détenu faisant l'objet du statut "particulièrement surveillé", Mohamed Amra. Deux agents pénitentiaires sont morts sous les balles et trois autres ont été blessés.

"Je croyais que c'était un 'go-fast'"

Riverain du péage, Jérôme se rendait au travail lorsqu'il a entendu des coups de feu vers 11 heures. "On a commencé à entendre la fusillade, mais une fusillade vraiment nourrie. On s'est dit que c'étaient des armes lourdes", raconte-t-il.

"On ne pensait pas que c'était un braquage de détenu. (...) Moi, je croyais que c'était éventuellement un 'go-fast' qui se faisait interpeller par les gendarmes", confie-t-il au micro de BFM Normandie.

Jérôme commence alors à se rapprocher de la source des tirs, mais comprend rapidement la gravité de la situation. Il décide finalement de se cacher derrière un mur en attendant que la fusillade s'arrête.

L'attaque n'a duré que deux minutes avant que le commando et le détenu évadé ne prennent la fuite. "Attaquer comme ça, avec des véhicules qui arrivent derrière, des gens qui risquent de prendre une balle perdue..." lâche-t-il, abasourdi, à notre micro.

"La panique et l'angoisse en même temps"

D'autres personnes étaient encore plus proches de l'attaque, au point qu'ils ont directement vu. Anaïs se trouvait dans un bus à destination de Louviers arrêté au péage lorsque le convoi pénitentiaire a été pris pour cible. Cachée derrière un siège, elle a filmé une vidéo où on voit une personne ramper pour rejoindre le fond du véhicule.

La passagère explique au Parisien que le bus dans lequel elle se trouvait "venait juste de rentrer dans le péage et il y avait deux, trois camionnettes qui allaient super vite mais je n'ai pas fait attention. En fait, moi, j'avais encore mes écouteurs dans les oreilles et d'un coup, je vois qu'il y a tout le monde qui se baisse dans le bus et tout le monde qui va au fond du bus, et je me suis mis à paniquer".

"J'ai entendu plein de coups de feu, des gros 'boums' aussi. Vraiment, c'était juste à côté", raconte Anaïs à nos confrères.

"Je voyais qu'il y en a plein qui étaient en panique, comme moi. Il y a une personne qui était en train de prier dans le bus. La panique et l'angoisse en même temps, c'était atroce", a-t-elle aussi confié à TF1.

"C'est pas juste"

Juste derrière le péage, des salariées d'une entreprise ont dû être confinées pendant près de trois heures et disent leur choc. "Je ne me serais pas imaginée que c'étaient des coups de feu", raconte l'une d'entre elle à France 2.

"Sur le coup, on se demande 'qu'est-ce qu'il se passe' et après, quand on commence à entendre les sirènes, on commence à avoir un côté très anxiogène", partage une autre employée.

"On ne peut pas tolérer ce genre de choses. On n'a pas le droit de se dire que ce soir, des femmes ne vont pas retrouver leur mari et des enfants, leur papa. C'est pas juste", lâche, émue, une de leurs collègues.

Glenn Gillet