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Des "sirènes d'alerte obsolètes": trois ans après l'incendie de Lubrizol à Rouen, le préfet défend ses choix

L'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen.

L'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen. - Yacine Moufaddal - AFP

Le préfet de la Seine-Maritime, Pierre-André Durand, revient sur les décisions prises lors de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, le 26 septembre 2019.

Il y a trois ans, le 26 septembre 2019, un gigantesque incendie avait touché les entreprises Lubrizol et Normandie Logistique, à Rouen. Dans un entretien à nos confrères de 76actu, le préfet de la Seine-Maritime, Pierre-André Durand, défend à nouveau ce lundi l'ensemble des décisions prises ce jour-là.

"Éviter les effets de panique"

Mis en cause par une partie de la population pour avoir déclenché tardivement les sirènes d'alerte, et uniquement celles situées au plus proche du sinistre, le préfet rappelle qu'il n'y "avait pas lieu d’évacuer la ville ni de confiner la population".

En n'alertant pas au milieu de la nuit, lorsque l'incendie prend de l'ampleur, Pierre-André Durand voulait aussi "éviter les effets de panique et les départs en catastrophe sur les routes".

Aujourd'hui, le préfet de la Seine-Maritime pointe du doigt le système d'alerte qui est "obsolète" et qui n'a plus la même utilité qu'au moment de sa mise en place, au début du 20e siècle. "Nos anciens connaissaient la conduite à tenir [...] mais pas les citoyens d’aujourd’hui", affirme-t-il à nos confrères.

Un système d'alerte "décalé"

Le déclenchement des sirènes aurait fait sortir les gens "de chez eux" puis ils auraient "pris leur téléphone et saturé les réseaux". "C'est un système d’alerte décalé des mœurs et des modes de vie moderne", ajoute le représentant de l'État.

Pierre-André Durand défend la mise en place depuis le mois de juin du système FR-Alert qui permet l'envoi de messages sur les téléphones portables situés près d'une menace ou d'un danger. Le préfet indique qu'il "actionnerait le nouveau système FR-Alert sur une zone assez large" si un incendie comme celui de Lubrizol devait à nouveau se produire.

Pour autant, le préfet "ne jette pas aux orties les sirènes" qui restent un système complémentaire en cas de défaillance du réseau téléphonique permettant l'envoi des messages du système FR-Alert.

A.T.