"Une vague Delta redoutable": les hôpitaux marseillais font face à la 4e vague de Covid-19

"Je pense que vous le sentez vous aussi, vous êtes épuisé, le manque d'oxygène fait qu'on est obligés de s'endormir, ça va aller". Ce patient, âgé de 67 ans, est en détresse respiratoire. Les médecins du service de réanimation des urgences de la Timone de Marseille n'ont pas d'autre choix que celui de le placer dans le coma sous respirateur artificiel.
"Ce patient est là depuis trois jours, il a eu de l'oxygène conventionnel, puis de la ventilation non invasive et malheureusement les choses ont continué à se dégrader, explique sur BFMTV Jérémy Bourenne, médecin dans le service de réanimation des urgences de la Timone. Son état est critique, c'est un Covid grave."
90% des malades admis non-vaccinés
Ce patient diabétique n'était pas vacciné, comme 90% des malades admis dans ce service. Entre deux et cinq personnes atteintes du Covid-19 entrent quotidiennement en réanimation. Selon Santé publique France, le taux d'occupation en réanimation est de 93% dans les Bouches-du-Rhône. Alors, comme lors des précédentes vagues, l'hôpital s'organise.
"L'unité de réanimation éphémère, qu'on a créée à de multiples reprises au cours des différentes vagues, permet de modifier la capacité d'accueil et de passer de dix à seize lits de réanimation", détaille Jérémy Bourenne.
Malgré ces ajustements, le personnel hospitalier fonctionne à flux tendu. Deux personnes ont été transférées dans la région du Grand-Est, des patients bien plus jeunes que d'habitude, comme en témoigne Chloé Gascon, infirmière: "22 ans sans antécédents, avec une atteinte pulmonaire très grave".
"Une vague Delta qui est redoutable"
Après 18 mois passés sur le front, le combat continue pour ces médecins et ces aide-soignants. Pourtant, tous sont à bout de souffle, en sous-effectif. Jérôme Galligani, infirmier réanimateur, constate que le recrutement d'infirmiers en réanimation est compliqué.
"Il y a beaucoup de départs sur les derniers mois, notamment au vu du contexte lié au Covid et on commence à devenir peu attractif par rapport à la charge de travail qu'il y a", explique-t-il.
Julien Carvelli, réanimateur aux urgences de l'hôpital de la Timone-Marseille, dresse le même constat.
"On a une vague Delta qui est redoutable, souligne-t-il sur BFM Marseille Provence. (...) Il y a toujours un manque de personnel avec des personnels en place qui sont extrêmement fatigués. C'est une lutte quotidienne pour trouver des personnels afin de renforcer nos services."
L'inquiétude de la rentrée scolaire
À l'approche de la rentrée scolaire, dont le protocole sanitaire a été détaillé par le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, les soignants sont inquiets.
"La rentrée scolaire va entraîner un brassage chez les jeunes avec une transmission virale qui va augmenter, explique Julien Carvelli, réanimateur aux urgences de l'hôpital de la Timone-Marseille. On s'attend à un plafonnement de la vague Delta au mois de septembre et octobre."
Selon les autorités de santé, le pic épidémique dans les hôpitaux devrait être atteint aux alentours du 1er septembre.