Narchomicides en baisse, saisies de drogue en hausse: le bilan 2024 de la délinquance dans les Bouches-du-Rhône

L'année 2024 n'est pas tout à fait terminée, mais la préfecture de police des Bouches-du-Rhône communique auprès de BFM Marseille Provence ce jeudi 12 décembre son premier bilan chiffré de la délinquance cette année.
"Cette année, nous avons mobilisé beaucoup plus de policiers que sur une année normale", assure Pierre-Édouard Colliex, préfet de police des Bouches-du-Rhône, sur le plateau de BFM Marseille Provence.
• Narchomicides en baisse
Le premier constat porte sur les narchomicides, ces homicides liés au trafic de stupédiants. Après une année tristement record en 2023 avec 48 morts sur fond de guerre des groupes criminels, les autorités ont recensé 23 narchomicides sur la même période en 2024. "Je ne me satisfais pas de cette situation. 23 morts dans des conflits liés au narcotrafic, c'est beaucoup trop", a déploré le préfet.
Pour la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, cette "baisse drastique des homicides", s'explique notamment par l'intensification de la lutte contre le trafic de drogue. Près de 3.010 personnes ont été interpellées pour trafic de stupéfiants soit une hausse de 42% en un an.
Cette intensification s'est manifestée sur "tous les niveaux du trafic", souligne le préfet de police des Bouches-du-Rhône. "Dès la fin d'année 2023, il y a eu mobilisation très forte. La police judiciaire, en ciblant l'ensemble des moyens, a réussi à mettre sous les verrous plus de 80 trafiquants dès le début 2024."
• Des opérations qui se sont multipliées
Depuis le mois d'octobre, huit affaires de grande envergue ont été menées et ont conduit à l'interpellation de 119 personnes. 73 d'entre eux ont été incarcérées. "Ce sont des individus qu'on arrive à mettre de côté, à isoler, on travaille pour qu'ils soient véritablement neutralisés et qu'ils n'arrivent plus à nuire." Le préfet ajoute que sur les "huit grands responsables de ces groupes criminels", cinq sont incarcérés. "Nous avons multiplié les opérations et de cette point de vue-là la police judiciaire a un très bon bilan."
L'année a néanmoins été marquée par plusieurs homicides impliquant des protagonistes particulièrement jeunes. En octobre dernier, un adolescent de 14 ans est ainsi suspecté d'avoir tué un chauffeur de VTC à Marseille. Un crime commis alors qu'il avait été recruté pour 50.000 euros sur les réseaux sociaux pour l'assassinat d'une autre personne, dans le cadre d'une "vengeance" liée avec le trafic de stupéfiants.
Au sujet des "opérations place nette", Pierre-Édouard Colliex indique que le nombre de points de deal a été divisé par deux depuis trois ans, passant de 160 à 80. "Ce sont certains quartiers que l'on rend à leurs habitants", se réjouit-il, citant les exemples de la Paternelle ou de la Castellane.
• Saisies de drogue en hausse
Autre chiffre présenté par la préfecture de police cette année: l'augmentation des saisies de drogue. Les saisies ont également augmenté avec +26% de cannabis et +21% de cocaïne confisquées en partie grâce à des opérations de police sur des points de deal et les cages d'immeubles. Plus de 18.000 personnes ont écopé d'amendes forfaitaires délictuelles (AFD).
En parallèle, les forces de l'ordre ont aussi réalisé des saisies d'avoirs criminels comme un yacht, des montres de luxe ou des villas pour un montant avoisinant 30 millions d'euros (+118%).
• Une diminution des atteintes aux biens
La préfecture de police des Bouches-du-Rhône souligne également une baisse des atteintes aux biens. Ce sont les vols avec armes qui chutent le plus (-21,1%) suivis des cambriolages (-12,5%) puis les vols à la tire (-8,4%) , les vols de voitures (-5,6%) et enfin, les vols sans armes (-4,7%).
Les services de l'État sont préoccupés néanmoins par l'explosion des vols d'accessoires de véhicules (+36%) qui touchent particulièrement la cité phocéenne. Ce "désossage" de voiture vise des moteurs, des rétroviseurs ou encore des caméras de recul dérobées principalement dans les quartiers sud, puis revendues à des prix défiant toute concurrence.
Enfin concernant les actes de violences, la préfecture de police du département des Bouches-du-Rhône note une baisse des violences physiques crapuleuses (-6,5%), une hausse très sensible des violences physiques non-crapuleuses (+0,3%). Enfin, les violences sexuelles faiblissent très peu (-0,8%), ni même les menaces et chantages (-1,7%).