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Marseille: une marche organisée en hommage à Socayna et aux victimes collatérales du trafic de drogue

Une banderole déployée lors d'une marche en hommage aux victimes collatérales du trafic de drogue à Marseille (Bouches-du-Rhône), samedi 14 septembre 2024.

Une banderole déployée lors d'une marche en hommage aux victimes collatérales du trafic de drogue à Marseille (Bouches-du-Rhône), samedi 14 septembre 2024. - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

150 personnes ont défilé pour rendre hommage aux 49 personnes mortes sur fond de trafic de stupéfiants en 2023. Parmi elles, Socayna, morte il y a tout juste un an. De nombreuses familles étaient présentes.

Le collectif des familles a organisé une marche ce samedi 14 septembre dans le quartier de la Joliette à Marseille afin de rendre hommage à Socayna, tuée d'une balle perdue il y a un an, mais aussi à toutes les victimes collatérales du trafic de stupéfiants.

Les personnes présentes ont rejoint le palais de Justice, où 49 silhouettes noires ont été déposées sur les marches afin de symboles les 49 victimes du trafic de drogue recensées en 2023 dans la cité phocéenne. Selon la préfecture des Bouches-du-Rhône, 150 personnes ont participé à cette marche.

"Cette marche c’est pour toutes les personnes qui sont mortes, toutes les familles", explique Laeticia Linon, membre du collectif des familles et tante de Rayanne, jeune homme de 14 ans tué par balle aux Maronniers en 2021.

Parmi les marcheurs, de nombreuses familles des victimes ont fait le déplacement pour demander que justice soit faite pour leurs proches. "On a peur, on veut une justice", ajoute Laeticia Linon.

La grand-mère de Rayanne, Marie, était également à ses côtés. "On est là pour lui, et pour tous les jeunes qui meurent pour rien comme du bétail."

"Je veux que justice soit faite"

Socayna, quant à elle, est morte il y a un an après avoir reçu une balle perdue alors qu'elle se trouvait dans sa chambre au quartier Saint-Thys. Sa mère a déjà dénoncé le "silence total" des autorités.

"On ne comprend pas", a déclaré Layla ce samedi. "C’est pas une erreur, c’est pas des sangliers dans les immeubles, c’est des humains."

La petite-sœur de Socayna, Sabrina, a quant à elle fait part du "traumatisme" qu'elle a vécu. "Quand j’ai vu ma sœur en sang. Je n'ai pas eu les mots. Encore aujourd'hui, je me demande pourquoi et je veux que justice soit faite pour ma sœur."

Pendant la marche, plusieurs pancartes ont été dressées et des banderoles ont été déployées. L'une d'entre elles représentait les visages de toutes les victimes, ainsi que leurs noms. Une autre montrait une arme à feu barrée avec l'inscription "Une déferlante de balles s'abat sur notre cité phocéenne et nos chambres sont devenues des cercueils!"

Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience, indique qu'au-delà de la perte d'un proche, les familles se sentent surtout "isolées" et "responsables", sans aucun accompagnement des autorités. "Ces familles subissent la guerre de la drogue", insiste-t-il sur BFMTV.

Avant d'ajouter: "ne croyez pas que parce qu'il n'y a pas d'homicides actuellement, que parce que les choses se sont potentiellement calmées, que ces familles ne souffrent pas."

En 2024, il y a pour l'instant moins de "narchomicide" que l'an dernier à la même période.

Fiona Unewisse, avec Juliette Moreau Alvarez