Marseille: un projet de centre logistique et de data center à Saint-André inquiète des habitants

Des habitants et des associations des quartiers nord de Marseille s'opposent à un projet de plateforme logistique et data center de la société britannique Segro Urban Logistics. Celui-ci doit voir le jour à Saint-André dans les prochaines années. Ce projet s'articule autour d'un entrepôt de plus de 37.500 m² avec un parking de quatre étages et un data center de quatre niveaux.
Le site, déjà occupé par des entreprises de transports de marchandise en bordure de l'A55, doit être étendu pour le projet.
"Encore plus de camions"
Cet agrandissement inquiètent les riverains, déplorant des risques environnementaux, énergétiques et urbains. "Cette plateforme logistique va appeler encore plus de camions", craint Jean-Pierre Lapebie, président de l'association Cap au Nord, soulignant que les quartiers concernés sont "déjà fortement encombrés".
Une donnée que confirme Patrick Robert, co-président de la fédération des comité d’intérêts de quartier du 16e arrondissement de Marseille. "On a les avions, les trains, les bateaux, plus les nuisances routières", souffle-t-il au micro de BFM Marseille Provence.
Parmi les nouveaux aménagements prévus, figure la création d'une ligne électrique de 10 kilomètres, qui doit relier le centre logistique au poste RTE de Septèmes-les-Vallons. L'objectif est ainsi d'alimenter le futur centre de données en électricité.
"Un data center, c'est comme un frigo géant qui renvoie de la chaleur dans les quartiers, déplore Antoine, membre du collectif 'Le nuage était sous nos pieds'. Saint-André a déjà été victime d'incendie il y a deux ans pour cause de canicule, un incendie de data center, c'est très compliqué à arrêter."
Une enquête publique au cœur du dossier
L'enquête publique qui a débuté le mois dernier s'est achevée ce vendredi 28 février. La ville de Marseille indique ce dimanche que le permis de construire est en ce moment examiné, tandis des études techniques sont en cours. Un avis réservé est par ailleurs émis par les services de la municipalité.
"La ville n'a pas donné de position, aujourd'hui l'idée est de faire connaître ce projet et ensuite il faudra que la ville se positionne sur le projet global", souligne Sébastien Barles, adjoint Les Écologistes à la mairie de Marseille délégué à la transition écologique. De son côté, le député LFI de Marseille Sébastien Delogu regrette l'absence de concertation publique.
"Quand la mairie doit prendre une décision, elle s'intéresse déjà à ce que la population choisisse. En l'occurence sur ce dossier, la population est contre donc il faut absolument que la mairie recule sur ce projet.", estime l'élu.
Les collectifs de riverains et associations ne comptent pas en rester là. Ils réclamaient par exemple l'organisation d'une réunion publique avant la fin du mois de février et le report de deux semaines de la clôture de l'enquête. Des "échanges avec les citoyens ont lieu", nous assure-t-on du côté de l'Hôtel de Ville ce dimanche.
Contactée, la société Segro n'a pas répondu à nos sollicitations. Le promoteur promet des véhicules électriques et 400 emplois.