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Marseille: Médecins du monde interpelle Benoît Payan sur le projet de Halte soins addictions

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L'ONG déplore un projet qui tarde à se concrétiser, alors même que la mairie avait assuré l'année dernière qu'elle ne comptait pas abandonner la création de cette Halte soins addictions.

La Halte soins addictions verra-t-elle le jour à Marseille? La mairie avait assuré il y a maintenant près d'un an qu'elle n'abandonnait pas le projet mais cherchait un lieu qui fasse un peu plus "consensus" que celui initialement proposé sur le boulevard de la Libération. Mais alors que le projet semble aujourd'hui au point mort, Médecins du monde interpelle le maire de Marseille sur ce projet.

Dans une lettre ouverte adressée à Benoît Payan, l'ONG déplore un projet nécessaire en termes de santé publique, et qui tarde à voir le jour pour des raisons politiques.

"Ça fait 20 ans qu'on fait le même voeu. En 2024, on était à deux doigts d'avoir cette Halte soins addictions à Marseille", rappelle Didier Febvrel, délégué régional de Médecins du monde en Provence-Alpes-Côte d'Azur, invité ce vendredi 10 janvier sur le plateau de BFM Marseille Provence. "Maintenant, on sait que c’est la pression politique" qui a eu raison du projet, estime-t-il.

"Une solution" à Marseille

Le délégué régional de Médecins du monde rappelle que la France est "très en retard" sur la création des Haltes soins addictions (HSA), avec seulement trois lieux de la sorte. "On a loupé le coche" à Marseille, regrette-t-il, estimant que "tous les acteurs" étaient réunis l'année dernière pour mettre en service cette HSA, mais que des interventions politiques au niveau local et national ont "fait que le projet a capoté".

Si l'État avait rendu un avis favorable à l'implantation de la HSA au boulevard de la Libération, le lieu avait fait débat au niveau local. "Personne ne la veut à côté de chez soi", reconnaît Didier Febvrel, qui rappelle toutefois qu'il s'agit d'un "dispositif indispensable pour les Marseillais".

"Les Marseillaises et les Marseillais voient bien que la question de l'usage de drogue est toujours d'actualité, que ce soit dans tous les domaines. Nous, ce qu'on dit, c’est que la Halte soins addictions, c’est une solution, ce n'est pas un problème".

Un enjeu de "politique publique"

Médecins du monde interpelle donc Benoît Payan, pour qui la HSA était une promesse de campagne. "Le maire, il a la légitimité, il a la force, il a la responsabilité de mettre toutes les marges de manœuvre politiques pour pouvoir faire en sorte. Ce n’est pas un problème technique de lieu, c’est un problème de volonté politique."

Dider Febvrel explique avoir interpellé le maire mais pourrait aussi interpeller l'Agence régional de santé ou même l'État dans ce dossier, qui relève d'une "politique publique". Il estime que "ce n'est quand même pas à Médecins du monde" d'être la première entité mobilisée sur ce sujet, quand le maire a lui-même "la possibilité politique de pouvoir influer sur les choses".

En septembre dernier, une pétition en ligne avait été lancée pour demander à ce que la HSA soit installée à la basilique Notre-Dame de la Garde. Didier Febvrel rappelle toutefois que "tous les avis sont convergents" concernant le lieu de cette HSA: "Il faut que ce soit dans le périmètre de la gare Saint-Charles, parce que c'est là que ça se passe", conclut-il.

Laurène Rocheteau