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Marseille: la ville veut attribuer de nouvelles licences aux taxis

Un taxi marseillais (illustration).

Un taxi marseillais (illustration). - BFM Marseille Provence

La ville de Marseille souhaite créer de nouvelles licences de taxis avant l'été, une première depuis les années 60. La municipalité met en avant la volonté de "réformer la profession", face à l'accroissement des VTC qui se sont progressivement installés ces dernières années.

1963. Près de soixante ans plus tard, à deux années près, la ville de Marseille va finalement accorder de nouvelles licences destinées aux chauffeurs de taxi afin de renforcer l'offre en vigueur dans la cité phocéenne.

Comme relaté par nos confrères de La Provence ce mercredi 12 mars, Sami Benfers, conseiller municipal chargé de traiter la situation des taxis à Marseille, prévoit donc d'attribuer de nouvelles autorisations de stationner (ADS), faisant office de permis d'exercer pour les chauffeurs de taxi.

"Pas assez de taxis dans la ville"

À ce jour, le nombre d'ADS stagnait à une quantité de 1.115 pour la ville de Marseille. Selon Sami Benfers, la création de nouvelles plaques pour les taxis, espérée avant l'été 2025, permettrait ainsi de mieux répondre à une demande toujours plus forte, propulsée par la croissance de Marseille.

"Tous les indicateurs (...) montrent qu'il n'y a pas assez de taxis dans la ville. L'activité économique et touristique est en croissance. (...) Toutes les villes du département ont créé des ADS. Marseille ne peur pas rester à la traîne", juge Sami Benfers.

De plus, d'après ce dernier, les VTC grapillent davantage de terrain sur les courses quotidiennes commandées à Marseille. Avec "un nombre de VTC passé de 1.800 à 5.000 en trois ans", Sami Benfers estime qu'il est crucial d'augmenter le nombre de taxis à Marseille. "Si on ne le fait pas, les taxis vont dans le mur, au profit d'Uber et d'autres plateformes", assure-t-il.

D'après nos confrères, tandis qu'une ADS se revend aujourd'hui à 250.000 euros, l'attribution de nouvelles licences se ferait gratuitement auprès de chauffeurs inscrits sur liste d'attente. Autrement qu'un achat sec, l'ADS peut aussi se louer actuellement à un prix de 2.000 euros par mois.

"Tout cela montre que la profession reste attractive, mais aussi que certains chauffeurs sont désormais obligés de se ruiner pour travailler", déplore Sami Benfers.

La profession divisée

Du côté d'une partie des syndicats de la profession, l'Union des taxis indépendants de France (Utif) craint avec l'arrivée de ces nouvelles plaques, une dévalorisation de leurs ADS. "Alors que 200 entreprises du secteur ont mis la clé sous la porte en France en 2024, la création d'ADS serait un nouveau coup dur", déplore Yazid Ziani, président de la branche marseillaise de l'Utif.

A l'inverse le syndicat Locataire union taxi Marseille (LUTM) salue cette avancée et même un "tournant historique pour la profession".

"Après tant d’années sans attribution de nouvelles licences, Marseille rejoint enfin Paris, Lyon, Montpellier, Aix et tant d’autres villes qui ont su adapter leur flotte de taxis aux besoins réels des usagers", salue le syndicat dans un poste Facebook.

Alexis Lalemant Journaliste