Marseille: la préfète de police annonce l'interpellation de "plus de 1000 trafiquants" depuis le début de l'année

"Un business mortifère." C'est ainsi que Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône, décrit le trafic de drogue et les règlements de comptes qui en découlent à Marseille. Ce week-end encore, trois personnes ont été tuées par balles, portant à 25 le nombre de victimes de fusillades en lien avec les stupéfiants recensées depuis le début de l'année. "C'est une moyenne, malheureusement, que l'on connaît à Marseille", regrette l'intéressée.
Interrogée par BFMTV ce mardi matin, Frédérique Camilleri a néanmoins souhaité mettre l'accent sur les actions de la police dans le domaine.
Elle décompte ainsi "plus de 1000 trafiquants interpellés depuis le début de l'année à Marseille. Une hausse de 30% par rapport à l'année dernière, qui était déjà la meilleure année en termes d'interpellations". Le nombre de saisies d'armes a pour sa part doublé depuis le début de l'année, atteignant 400.
Les sanctions touchent également les consommateurs de drogue. "Marseille a le record en France du nombre d'amendes forfaitaires délictuelles pour les stupéfiants", insiste-t-elle. Plus de 1000 ont été dressées depuis le début de l'année.
"Les moyens sont là"
L'amélioration de ces données repose notamment sur l'arrivée de 200 des 300 policiers annoncés par Emmanuel Macron l'an dernier, au cours de sa visite dans la Cité phocéenne. Les 100 derniers sont attendus dans les prochains mois.
Des renforts "importants" aux yeux de Frédérique Camilleri, qui lui permettent de compter sur "trois compagnies de CRS qui sont en permanence dans le centre-ville et les cités pour faire des opérations" et une présence renforcée "dans le 3e arrondissement, qui est le théâtre de ces violences".
"Les moyens sont là", conclut la préfète de police. Mais elle insiste sur la nécessité d'accorder du temps aux policiers pour "faire des enquêtes judiciaires approfondies, pour pouvoir repérer et identifier les auteurs de ces fusillades". Les auteurs des coups de feu de ce week-end n'ont pour l'heure pas été appréhendés.
Pour Frédérique Camilleri, "il faut s'attaquer à tous les étages: le consommateur, le dealer au pied de la tour, le trafiquant international", mais aussi "à une problématique plus générale de pauvreté, de développement social et économique pour éviter que de nouveaux jeunes basculent dans les trafics. Cela passe, par exemple, par la "rénovation urbaine" ou les "transports".