Marseille: épinglée par la Cour des comptes, la ville assure que le plan écoles "avance à bon rythme"

Quelques jours après le dévoilement des nombreux points négatifs soulevés par le rapport de la Chambre régionale de la cour des comptes (CRC), au sein duquel de nombreuses responsabilités sont pointées du doigt concernant la fragilité et la lenteur du plan Marseille en grand, la municipalité tente de rassurer.
Invité de BFM Marseille Provence ce mercredi 23 octobre, Pierre-Marie Ganozzi, adjoint au maire de Marseille en charge du plan écoles, a fait le point sur la thématique scolaire locale du plan.
D'après Pierre-Marie Ganozzi, le plan Marseille en grand "a suscité beaucoup d'espoir et se met en place progressivement", même si "probablement que ça prend un petit peu trop de temps sur certains dossiers".
"Aucun calendrier précis"
Sur cet aspect de la scolarité à Marseille, avec le plan écoles, l'élu rassure et estime que "c'est un plan qui avance à un bon rythme".
"On a atteint un rythme de croisière qui est celui que nous espérions. Dès le mois de septembre, on a ouvert des écoles et on va continuer au fil des mois. Il n'y a pas de 'Marseille en grand bashing', mais un espoir qui est en cours de réalisation", évalue Pierre-Marie Ganozzi.
Dans le rapport de la Cour des comptes Provence-Alpes-Côte d'Azur sur "Marseille en grand", pourtant, il est souligné que "le plan écoles n'est doté d'aucun calendrier précis".
"Le plan 'Marseille en grand' n'intègre aucune mesure spécifique visant à améliorer le climat scolaire, renforcer la santé des élèves ou accroître la mixité sociale", indique aussi le rapport.
Face à ce compte rendu au vitriol de la situation, l'adjoint au maire de Marseille en charge du plan écoles assure que "ce sont des choses sur lesquelles nous sommes en train de travailler avec l'Éducation nationale".
"Nous avons mis en place un comité de pilotage qui se réunit tous les 15 jours avec le représentant du préfet et celui de l'inspecteur d'académie. Nous travaillons ensemble avec les services de la ville de Marseille pour améliorer les choses", rappelle-t-il, estimant d'ailleurs que la présidente de la CRC a donné "un bon point" au volet des écoles en concédant qu'il y a "des réalisations concrètes".
"Des solutions" seront trouvées
Pierre-Marie Ganozzi assure "prendre au sérieux les critiques de la Cour des comptes", rappelant que dans un rapport de 2019 dans lequel se trouvaient cinq préconisations de la cour, toutes ont été mises en place "en moins de quatre ans".
Remettant la plus grande partie de la responsabilité des soucis soulignés par la cour régionale des comptes, l'élu assure que "des solutions" vont être trouvées.
Alors que 188 écoles devaient être rénovées, avec près de 400 millions d'euros d'aides, le rapport pointe aussi des sorties d'argent floues et parfois un peu lentes. Une critique que balaie l'élu marseillais, alors que selon lui, "beaucoup d'argent a été consommé avec plus de 10% de l'argent de l'Etat" déjà sorti pour le secteur.
D'ici la fin de l'année 2024, Pierre-Marie Ganozzi table même sur près de 20% de ces fonds qui auront été dépensés pour les écoles de Marseille. Et d'ajouter que pour lui, "le chiffre de 17 écoles inaugurées cette année et 70 avant la fin du mandat [de Benoît Payan] est toujours le même".
Le reste du plan en péril avec le budget 2025?
Une incidence du vote du budget en cours à l'Assemblée nationale est-elle à craindre sur l'aspect financier pour le scolaire à Marseille? "Sur les écoles, je n'ai pas d'inquiétude", explique Pierre-Marie Ganozzi.
"En revanche, pour les autres volets, il va falloir mouiller la chemise. Il va falloir que la métropole, la région, avec nous, arrivions ensemble à bâtir un vrai plan notamment pour les transports alors qu'il y a une ségrégation spatiale des quartiers Nord, comme écrit dans le rapport de la CRC", argumente Pierre-Marie Ganozzi sur BFM Marseille Provence.
"La critique de la CRC va permettre à tout le monde de se remettre autour de la table et de bien faire en sorte que soit on gagnera tous ensemble, soit on perdra tous ensemble", préfère enfin ambitionner l'élu.
Pour lui d'ailleurs, il est préférable de souligner que "depuis quelques semaines, les premières pierres ont été posées sur le volet logement" et que sur "le volet transports, (...) les choses vont avancer dans les semaines à venir".