"Les garanties, on n'en a aucune": les agents de propreté maintiennent leur grève dans le métro de Marseille

Des poubelles qui débordent, des déchets abandonnés en bord de quai, des sols sales jonchés de poussière et de mégots... C'est le quotidien des usagers du métro marseillais depuis la rentrée.
"Aujourd'hui, c'est sale. Comme les deux dernières semaines", déplore Alusine. "Je n'ai jamais vu le métro comme ça." Et au fil des jours, la situation semble s'aggraver pour les usagers. "C'est un peu déplorable, ça fait deux trois jours que nos métros à Marseille sont... dégueulasses", lance à son tour Jordan, étudiant.
En cause: les salariés de Laser Propreté en grève depuis le 4 septembre, après avoir appris que la RTM et la SNCF changeaient de prestataires pour le nettoyage des stations de métro et de la gare Saint-Charles.
Deux sociétés privées engagées pour le "service minimum"
La RTM a toutefois mandaté deux sociétés de nettoyage privées pour assurer un service minimum, jusque-là fait par Laser Propreté eux-même malgré leur mouvement social. "Aujourd'hui, on ne comprend pas la position de la RTM et de la SNCF de faire appel à ces sociétés", explique le porte-parole des salariés Kamel Djeffel, alors que ce "service minimum" était déjà effectué par les salariés grévistes.
Ainsi, si les déchets ont donc diminué, les usagers n'en voient pas vraiment la différence. Ce jeudi 26 septembre, pour l'heure, 11 stations ont été nettoyées depuis deux jours. Et les salariés de Laser Propreté ne comptent pas céder.
"Nous même, depuis le début, on a prévu depuis le début de faire plus qu'un service minimum", explique continue le porte-parole. "À l'instant où l'on se parle, 13 personnes travaillent sur les rames."
"La RTM, libre à elle de faire appel à des sociétés extérieures, ça ne sera pas la première fois", ajoute le secrétaire national CAT Nettoyage. "Mais ce qu'il faut savoir, c'est que cet argent que la RTM dépense, même si elle prétend qu'elle la retiendra sur la facture de Laser Propreté, elle devrait s'en servir à améliorer les conditions d'accueil."
"Ça nous a scotché, donc on est montés au créneau"
Les deux sociétés privées mandatées doivent encore effectuer un service minimum jusqu'au 30 septembre, veille d'arrivée d'Atalian, la société de nettoyage remplaçante de Laser Propreté.
Pour les salariés du futur ex-prestataire, c'est toujours le flou. "Il n'y a rien qui est fait normalement", dénonce Kamel Djeffel sur BFM Marseille Provence. Le syndicaliste indique qu'une garantie existe pour permettre et sécuriser le transfert salariés d'une entreprise à une autre, l'article 7 de la convention collective des entreprises de propreté.
Néanmoins, l'entreprise entrante ne s'est pas manifestée auprès des salariés "comme le prévoit la loi, huit jours avant". "Donc les garanties, à part le respect de l'article 7, on n'en a aucune", fustige le salarié.
Et selon le syndicaliste, la société Atalian a d'ores et déjà écrit à Laser Propreté pour indiquer qu'elle refusait 45 salariés sur les 71 éligibles au transfert. "Ça nous a scotché, donc on est montés au créneau."
Une assemblée générale des salariés de Laser Propreté a eu lieu ce jeudi à 8h30. "On va probablement voter de faire un peu plus encore qu'un service minimum", avait prévenu Kamel Djeffel quelques minutes avant le début de la réunion. "Mais on demande à la RTM de ne pas interférer et faire de l'ingérence qui peut ou ne peut pas être repris dans le cadre de cet article 7."