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"La sécheresse a deux mois et demi d'avance": les déficits pluviométriques inquiètent en Provence-Alpes-Côte d'Azur

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Le déficit pluviométrique enregistré dans la région atteint un niveau important en ce début de mois de mai en raison d'un manque de pluie hivernal, après une année 2022 fortement marquée par la sécheresse.

Une situation déjà critique. Le déficit pluviométrique est très important en ce début de mois de mai pour atteindre un niveau quasiment inédit dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, après un été 2022 déjà marqué par la sécheresse. Le déficit atteint près de 90% du côté de Marseille.

Si quelques gouttes de pluie sont tombées ce mardi, ce n'est pas suffisant pour compenser les déficits pluviométriques relevés par les stations météorologiques. En Provence, la région n'a pas connu un début d'année aussi sec depuis plus de 100 ans.

25,9 millimètres de pluie ont été enregistrés à Marseille-Marignane depuis le début de l'année, soit -87% par rapport à la normale. Du côté de Salon-de-Provence, seulement 36,7 millimètres ont été relevés, soit un déficit de 84%.

"Certains étangs pourraient baisser fortement voire s'assécher complètement s'il ne pleut pas rapidement", alerte le météorologue Paul Marquis auprès de BFM Marseille Provence. Selon lui, un anticyclone est trop présent dans le sud de la France et cause ce déficit.

"La sécheresse a quasiment deux mois et demi d'avance sur une année normale", insiste-t-il.

Une partie du département des Bouches-du-Rhône a été placée en crise sécheresse, le plus haut niveau de vigilance, depuis le 20 avril dernier. Des restrictions d'eau sont déjà mises en place dans 19 communes du territoire. 28 autres communes du département ont été placées en état d'alerte par la préfecture.

Le constat est aussi critique dans le Var. Les élus et habitants s'inquiètent déjà pour les niveaux du lac de Saint-Cassien et des cours d'eau qui se trouvent en amont. La station météorologique de Hyères enregistre 63% déficit par rapport aux normales, avec uniquement 99,9 millimètres de précipitations. Au Luc, le déficit est de 69% tandis que fin avril, La Siagnole -rivière qui alimente le Pays de Fayence- se trouvait au niveau du 14 juillet de l'an dernier.

Le président de la communauté de communes du Pays de Fayence s'attend d'ores et déjà à des coupures d'eau. L'été dernier, l'est varois et l'ouest du département des Alpes-Maritimes avaient été autorisés à prélever 10 millions de mètres cube d'eau dans le lac.

Dans la région, les Alpes-Maritimes n'échappent également pas au manque de pluie malgré les précipitations de ce mardi, insuffisantes pour remplir les nappes phréatiques et pallier la sécheresse présente dans le département. Le déficit enregistré à la station de Nice est de -72% par rapport aux normales, avec 63,2 millimètres de pluie.

Du côté de Caussols, la baisse des ressources en eau, aussi précoce dans l'année, a contraint le maire à prendre un arrêté pour interdire l'installation de nouveaux maraîchers sur sa commune.

Le lac de Serre-Ponçon à un niveau rassurant

La situation est légèrement moins alarmante dans les Hautes-Alpes où le niveau du lac de Serre-Ponçon est encourageant depuis qu'il a entamé sa remontée. Cette hausse habituelle permise par la fonte du manteau neigeux, est donc rassurante pour la saison estivale alors que le lac a connu une sécheresse sans précédent l'année passée.

Dans le reste du département, le déficit pluviométrique de ce mercredi matin était de 26% à Embrun par rapport à la normale. Avant la pluie, mardi matin, le déficit était de 34%. Depuis le 1er janvier 2023, seuls 205 millimètres de pluie sont tombés à Embrun. 

Enfin, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le déficit pluviométrique est de 66% par rapport à la normale. Il était de 69% mardi matin avant les dernières averses. À Château-Arnoux-Saint-Auban on a enregistré seulement 87 mm de pluie depuis le début de l'année.

Kevin Floury et Juliette Vignaud