BFM Marseille
Marseille

"La restauration, ça ne fait plus rêver": l'Umih des Bouches-du-Rhône mise sur les travailleurs immigrés

placeholder video
Inscrit sur la liste des métiers en tension par le gouvernement le vendredi 21 février, le secteur de la restauration s'appuie de plus en plus sur les travailleurs immigrés pour faire face à la pénurie de main-d'œuvre.

"La restauration, ça ne fait plus rêver." Alors que les patrons peinent à recruter du personnel, se tournant de plus en plus vers des travailleurs sans papiers, le gouvernement a présenté vendredi 21 février, une nouvelle liste de métiers en tension, incluant désormais le secteur de la restauration.

Cette liste, servant de référence aux autorités, était demandée de longue date par les restaurateurs pour faire face à la pénurie de main-d'œuvre et faciliter l'obtention d'autorisations de travail pour leurs salariés, souvent non ressortissants européens.

Une main-d'œuvre indispensable à la restauration

Sandro Bartolucci, gérant de La Table du Chêne à Plan-de-Cuques (Bouches-du-Rhône), explique être obligé de s'appuyer sur des travailleurs étrangers. "Les gens n'ont plus envie de faire 50-60 heures par semaine", explique-t-il à BFM Marseille Provence

"Là, j'ai deux personnes de nationalité ukrainienne, avant j'avais un Malien. Voilà, ils sont topissimes. Ils viennent, ils travaillent, ils sont cool, ils sont de bonne humeur, ils ont envie, ils n'ont pas le téléphone scotché à la main, et ça, c'est cool", ajoute-t-il tout en étant favorable à ce que l'État donne "un coup de pouce aux gens qui ont envie de s'impliquer dans l'activité économique du pays".

Dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, cette main-d'œuvre étrangère est devenue indispensable pour prospérer, représentant même jusqu'à 25 à 30% des salariés en Île-de-France.

Une volonté de stabilité

Bien que la décision d'actualiser la liste des métiers en tension ne soit pas encore publiée au Journal officiel, elle est attendue avec impatience par l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) des Bouches-du-Rhône, qui espère qu'elle apportera plus de stabilité dans les équipes.

"On a tous, moi y compris, perdu des salariés parce que leurs documents ne sont pas renouvelés. C'est trop dommage parce que les gens qui s'intègrent, il faut les conserver", demande Bernard Marty, restaurateur et président de l'UMIH 13.

Les organisations syndicales et patronales doivent désormais débattre au cours de la semaine de cette nouvelle liste des métiers en tension, avant sa publication au Journal officiel.

Anna Jaujard avec Alexandre Simoes