Impact de foudre à La Barben: qu'est-ce que "l'effet flash" qui a blessé plusieurs personnes au sein du zoo?

Treize personnes ont été blessées ce mercredi à la suite d'un impact de foudre au zoo de La Barben. Une grande partie des victimes ont subi un "effet flash" et ont été touchées indirectement par la foudre.

Treize personnes ont été blessées, dont au moins une gravement, par la foudre qui a frappé, ce mercredi 14 mai, le Parc animalier de La Barben, près d'Aix-en-Provence. Le phénomène a créé la surprise en raison du nombre de victimes, mais aussi face aux conditions climatiques de cet après-midi.

Louis Pons, co-gérant du zoo de La Barben, décrit un "événement inattendu". "Quand il est passé, l'orage a été très violent, mais ça a été rapide et le ciel s'est dégagé en 30 minutes", confie-t-il à BFMTV.

La foudre a frappé dans une zone "très localisée", plus précisément un chemin sans bâtiment ou structure métallique particulière présente aux alentours. "Un phénomène météorologique inhabituel" et "extrêmement rare", appuie le colonel Didier Margotto à BFMTV.

Des victimes d'un "effet flash"

La plupart des victimes ont été touchées par un "effet flash", ont précisé les pompiers à la presse, soulignant que la foudre a touché un endroit "plane et dégagé" du Parc. Cet "effet flash" se caractérise par "un effet de foudroiement indirect", détaille le météorologue indépendant Paul Marquis à BFM Marseille Provence.

"La foudre peut parfois toucher un arbre, par exemple, ou une structure métallique, et les personnes qui se trouvent à proximité peuvent être touchées par la foudre de manière indirecte", détaille le spécialiste.

"Quand des personnes sont regroupées, la foudre peut passer d'une personne à l'autre car le corps est conducteur du courant", ajoute-t-il sur son compte X.

Le colonel Didier Margotto explique que les secours n'ont "pas décelé un foudroiement direct, mais ces personnes, par le fait d'être à proximité d'un impact de foudre, ont pu être électrisées".

14 éclairs recensés à La Barben

Au total, 403 éclairs ont été observés dans les Bouches-du-Rhône ce mercredi dans la journée, dont 14 uniquement sur La Barben. Parmi cette quinzaine d'éclairs, l'un d'entre eux a donc touché 13 personnes, dont quatre enfants, vers 14h30 selon les derniers rapports. Douze ont été prises en charge en urgence relative et une personne de nationalité allemande, a été hospitalisée en urgence absolue.

Après l'impact, le personnel du zoo de La Barben a porté assistance aux personnes touchées. "Il faut féliciter le personnel du zoo, car ils ont eu la réactivité qu’il fallait. Ils ont tout de suite appelé les pompiers. Ils étaient là en 20 minutes. Ils ont libéré un local du zoo pour en faire une salle de soins", indique le maire Franck Santos. Le département des Bouches-du-Rhône reste placé en vigilance jaune aux orages violents au lendemain de l'accident, ce jeudi 15 mai.

Plusieurs phénomènes possibles

Lorsque la foudre touche la terre, plusieurs phénomènes peuvent être observés. Le docteur Laurent Caumon, médecin urgentiste à Hyères et auteur d'une thèse sur la prise en charge des victimes de foudroiement, indique à BFMTV qu'un seul coup de foudre peut toucher plusieurs personnes.

Le contact peut survenir, soit via un éclair qui se propage, soit par "tension de pas", c'est-à-dire que l'éclair touche le sol et le courant électrique se diffuse dans le sol et électrise plusieurs personnes. Dans le cas d'une "tension de pas", les personnes touchées peuvent souffrir de paralysies des membres inférieurs, généralement réversibles. Dans le cas d'un impact par éclair, les lésions sont possiblement plus graves et peuvent impliquer un arrêt cardiaque, un impact neurologique ou des brûlures, précise le spécialiste.

En France, environ 100 personnes sont foudroyées par an et une dizaine d'entre elles meurt après l'impact, indique Météo-France. À l'échelle mondiale par an, on estime à 240.000 le nombre de personnes blessées; plusieurs milliers de morts -entre 6.000 et 24.000 par an, en fonction des années et des rapports.

Mélanie Hennebique, Margaux de Frouville, Alexis Pluyette et Kevin Floury, avec AFP