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"Il n'y a pas de pièges": Martine Vassal s’explique sur sa proposition à Benoît Payan

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Dans un tweet, la présidente de la Métropole Aix-Marseille indiquait mercredi avoir proposé au maire de Marseille Benoît Payan de devenir vice-président "dans un esprit constructif et d'unité". Elle s'explique dans un entretien à BFM Marseille Provence.

Après avoir annoncé qu'elle avait proposé à Benoît Payan de devenir vice-président de la Métropole d'Aix-Marseille, Martine Vassal revient sur les raisons qui ont motivé ce choix. La présidente de la Métropole s'exprime dans un entretien accordé à BFM Marseille Provence.

"J'ai souhaité que la ville centre -sur 1,9 million d'habitants, 860.000 viennent de Marseille- soit partie prenante dans la stratégie de la Métropole, déclare-t-elle. C'est la raison pour laquelle j'ai proposé au maire de Marseille, d'être vice-président de la Métropole, pour nous aider dans ces futurs projets."

"Il n'y a pas de pièges"

Cette main tendue intervient alors que Benoît Payan a menacé plus tôt dans la semaine, dans une interview donnée au média Made in Marseille, de quitter la Métropole en raison de son désaccord sur la réforme de celle-ci, soutenue par Martine Vassal.

Cette proposition est également faite alors que la présidente LR de la Métropole et le socialiste Benoît Payan se livrent régulièrement à des passes d'armes avec des points de tension autour des compétences de la Métropole et de la Ville, comme la gestion des déchets.

Interrogée à ce sujet, Martine Vassal répond qu'avec la réforme, "la Métropole va récupérer la totalité des compétences" et qu'elle souhaite "que toutes ces compétences de proximité, à la demande des maires, retournent aux communes". La présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence n'a pas l'impression de forcer la main à l'édile.

"La volonté du maire de Marseille, comme beaucoup de maires d'ailleurs, c'est de récupérer sa proximité, assure-t-elle. C'est son souhait premier, nous allons donc lui propose de récupérer, la voirie et ses accessoires, dont la propreté fait partie. Quand il va récupérer ses compétences, il pourra au sein de son Conseil municipal, nommer des adjoints. Donc c'est vraiment quelque chose de partenarial, il n'y a pas de pièges au contraire."

Avec la loi 3DS promulguée le 22 février 2022, le transfert des compétences de proximité de la métropole vers les communes du département est en marche. Cela concerne la défense incendie, les réseaux de chaleur, le tourisme, les cimetières, les plages, le parc et les aires de stationnement et aussi la voirie. Ce dernier élément a cristallisé les tensions entre la Métropole et la ville de Marseille, avec la crise de la collecte des déchets en début d'année. 

"J'attends qu'il me réponde de manière officielle"

Quant à savoir comment Benoît Payan a répondu à cette proposition, Martine Vassal explique l'avoir prévenu au téléphone, il y a dix jours.

"J'attends qu'il me réponde de manière officielle pour aller de l'avant, poursuit-elle. Je ne vois pas comment on peut ne pas répondre en disant: 'je récupère la proximité'. D'un côté, tant mieux, il sera tout à fait à même de la manager et surtout il sera en lien direct avec ses habitants, c'est ce qu'il souhaite d'ailleurs, comme les autres maires d'ailleurs."

Réinsistant sur le fait qu'elle souhaite "travailler" avec l'édile de Marseille, Martine Vassal n'envisage pas d'œuvrer "sur la stratégie" de sa Métropole, sans "faire de projets avec le maire de la ville la plus importante de la Métropole". Benoît Payan n'a pas encore publiquement donné sa réponse à cette proposition.

Sur les 26 vice-présidents qui composent le bureau de la Métropole, un poste est resté vacant, depuis la démission de la maire d'Aix-en-Provence Sophie Joissains, Avec cette éventuelle nomination de Benoît Payan, il pourrait exprimer ainsi exprimer sa volonté sur le transfert de compétence (ou non) de la gestion de la voirie et de l'équipement de la voirie directement par la municipalité. Une nouvelle organisation qui implique de connaître le budget mais aussi le nombre d'agents qui seront affectés de la Métropole vers la municipalité. 

Francesco Carvelli et Solenne Bertrand