Grève des éboueurs à Arles: l'ACCM appelle à ne pas "être pris en otage" pendant la feria de Pâques

La vice-présidente de la communauté d'agglomération en charge de la propreté, affirme vouloir maintenir le dialogue avec les syndicats mais souhaite une reprise des négociations après la feria qui commence dans deux jours.

L'ACCM souhaite calmer la situation avant la feria. Les éboueurs ont effectué ce mercredi matin une action coup de poing déversant des amas de déchets sur la place de la mairie. "Entre six et dix tonnes", selon Mandy Graillon, vice-présidente de la communauté d'agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette (ACCM) en charge de la propreté.

"On ne négocie pas avec un pistolet sur la tempe"

Sur BFM Marseille, l'élue arlésienne a dénoncé “une prise en otage" de la part des agents alors que le préavis de grève était censé commencer un jour plus tard. Les agents ont voulu protester contre la non-réponse de Patrick de Carolis, maire (Horizons) d'Arles et président de l'ACCM concernant la possible privatisation du service de ramassage des ordures ménagères.

Désormais, l'ACCM appelle au calme et à la suspension du préavis de grève. Elle souhaite la reprise des négociations entre les deux parties après la tenue de la féria qui s'ouvre ce vendredi pour une durée de quatre jours.

"Je rappelle que la position affichée était, de toute façon, de mettre en péril la feria, c'était la volonté première des syndicalistes", fustige Mandy Graillon devant les amoncellements de déchets encore visibles devant la mairie.

Cette fête populaire, centrée autour de la tauromachie, attire chaque année des milliers de visiteurs dans la ville. C'est aussi un rendez-vous économique important pour la commune.

“Aujourd'hui, on ne négocie pas avec un pistolet sur la tempe. C'est un évènement que tout le monde attend, que tous les Arlésiens attendent, qui a des retombées économiques absolument primordiales. Aujourd'hui, on n'est pas en capacité de discuter dans ces circonstances-là. Ce qu'on demande, c'est de négocier la semaine prochaine", explique Mandy Graillon.

L'élue de la communauté d'agglomération assure toutefois que des négociations avaient déjà eu lieu entre les parties concernées et que le dialogue continue de rester possible. "C'est des gens avec qui on est en contact régulier", souligne-t-elle.

"Le dialogue a été ouvert la semaine dernière pendant des négociations de plus de deux heures et demie dans le bureau du président de l'ACCM", rappelle l'élue d'Arles.

Un appel à des prestataires privés possible

Alors que le préavis de grève illimité a finalement bien été déposé pour la journée de ce jeudi par les éboueurs selon France 3, la communauté d'agglomération se dit prête à prendre des mesures en cas de péril pour la salubrité de la ville. Ce mercredi matin, Patrick de Carolis avait déjà affirmé ne pas exclure le recours à des prestataires privés. "Toutes les options sont sur la table", prévient Mandy Graillon.

"Nous nous organisons et nous tâcherons de nous organiser pour la feria si la sécurité et la salubrité publique sont mis en danger dans les jours qui viennent", a-t-elle soutenu.

La Chambre de Commerce et d'Industrie du Pays d'Arles, inquiète de la tenue de la feria dans de bonnes conditions, a dénoncé la situation de blocage du ramassage des ordures et a appelé à "la concorde" avant cet évènement.

"Nous soutiendrons les mesures permettant d'accueillir le public dans des conditions sanitaires correctes", a affirmé son président Stéphane Paglia ce mercredi soir sur son compte Twitter.

Gauthier Hartmann