"Féminicide politique": Michèle Rubirola répond à Renaud Muselier, "je ne suis pas morte politiquement"

"Je ne suis pas morte politiquement". Au lendemain de la charge du président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, qui a affirmé sur BFM Marseille Provence ce jeudi que Benoît Payan a "fait en quelques sortes un féminicide politique en éliminant tranquillement" Michèle Rubirola à la tête de la cité phocéenne, celle qui est aujourd'hui première adjointe contre-attaque.
Un choix pris "en totale liberté"
"Parce que féminicide politique, c'est être morte politiquement. Moi je pense que je ne le suis pas, parce que je pense qu'en ce moment il y en a certains qui s'acharnent sur un projet que je porte et mènerai jusqu'au bout, parce que je suis soutenue par l'ensemble de l'équipe municipale", a lancé Michèle Rubirola sous les applaudissements de son camp lors du conseil municipal de Marseille de ce vendredi 15 décembre.
Depuis le dernier conseil municipal de Marseille en 2023, Michèle Rubirola est aussi revenue sur son choix, pris "en totale liberté", de céder en 2020 son siège de maire au profit de Benoît Payan.
"La fonction de maire exige énormément (...), une présence à 300% et je me suis rendue compte très rapidement que je n'étais pas en capacité", explique l'élue marseillaise.
"Un combat qui ne doit pas faire rire"
La petite phrase de Renaud Muselier était au cœur des débats du conseil municipal de ce vendredi matin et s'est aussi mêlée plus généralement aux questions des violences faites aux femmes à Marseille, comme partout ailleurs.
La maire, Benoît Payan, a par ailleurs dénoncé l'un des happenings, réalisé "avec un sourire radieux" lors de la séance par Catherine Pila, conseillère municipale (LR), ayant brandi une pancarte à l'allure d'épitaphe avec les dates du mandat de Michèle Rubirola en tant que maire: "28 juin 2020 - 15 décembre 2020".

"Soutenir la cause des femmes, qui tombent, qui meurent sous les coups de leurs maris, de leurs pères (...) est un combat. Un combat qui ne doit pas faire rire, ne peut pas être prétexte sous quelque condition que ce soit", a déclaré ce dernier.
Benoît Payan a pris la parole dans l'hémicycle marseillais et annoncé "une politique municipale offensive en matière de féminisme". L'édile considère qu'il ne s'agit pas là d'un "concept creux ou d'un gadget politique (...), le temps d'une prise de parole dans un hémicycle".
Pour conclure, le maire de Marseille s'est d'ailleurs directement adressé à Catherine Pila, et Renaud Muselier par la même occasion. "Je voulais vous faire passer un mot pour monsieur Muselier. (...) De temps en temps, Mark Twain le disait ainsi, il vaut mieux garder la bouche fermée au risque de passer pour un imbécile, que de l'ouvrir et de lever tous les doutes".
L'intéressé lui a répondu sur X en appelant le maire de Marseille à être "digne au lieu de ne penser qu’aux élections" municipales, prévues en 2026.