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"C'est vraiment choquant": le maire de Mimet dénonce la coupe des indemnités de ses élus municipaux

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Le trésor public a suspendu toutes les indemnités des élus municipaux de Mimet après avoir détecté une irrégularité au sein du conseil municipal: la ville possède un adjoint au maire en trop.

"C'est inhumain de faire ça", s'indigne l'édile (SE) Georges Cristiani. Le 19 juin, le maire de Mimet, commune de 4.600 habitants près de Gardanne (Bouches-du-Rhône), apprend par un courrier du trésor public la suppression des indemnités de ses 27 élus.

À l'origine de cette décision, le transfert de la gestion des trésors publics de la ville de Gardanne à celle d'Aix-en-Provence. En se penchant sur le dossier, un agent du trésor public d'Aix-en-Provence se rend compte qu'il y a trop d'adjoints dans la commune, en l'occurrence neuf au lieu de huit.

Dès lors, toutes les indemnités des élus sont suspendues jusqu'à ce que la ville rentre dans les clous, et que la neuvième adjointe démissionne.

En effet, selon la loi, le conseil municipal se doit de déterminer le nombre d'adjoints au maire "sans que ce nombre puisse excéder 30% de l'effectif légal du conseil municipal". Avec 27 élus au total, la ville ne peut donc pas dépasser les huit adjoints.

"Le nouveau trésorier fait du zèle"

Pourtant, cela fait 23 ans que Mimet fonctionne avec ses neuf adjoints, sans que la règle ne soit appliquée. Alors pour le maire, c'est le coup de massue.

"Le nouveau trésorier fait beaucoup de zèle", estime Georges Cristiani au micro de BFM Marseille Provence. "Il refuse donc de payer une adjointe qui travaille, qui travaille beaucoup. C'est vraiment choquant."

Selon France Bleu, les indemnités s'élèvent à 1.356 euros pour le maire, 551 euros pour les adjoints et 91 euros pour les conseillers municipaux. "Si un jour ils remplacent les élus par des fonctionnaires, on verra le prix que ça coûte à la France", lance l'édile.

Les habitants aussi sont surpris de cette décision radicale. "Il y a quand même une crise politique énorme. Enlever ses indemnités, ce n'est pas logique", réagit Patricia.

Enfin, le maire s'attriste d'un timing plutôt mauvais du trésor public, en pleine période électorale et assure à BFM Marseille Provence que cela porte un réel coup à son mandat.

Selon George Cristiani, également patron des maires des Bouches-du-Rhône, des édiles envisagent déjà de ne pas se représenter, s'estimant trop peu soutenus par les services de l'État. Cette décision du trésor public en est, pour l'édile, un nouvel exemple.

Lola Baille, avec Juliette Moreau Alvarez