Bouches-du-Rhône: une militante palestinienne assignée à résidence après un arrêté d’expulsion

Mariam Abou Daqqa est une militante du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), une organisation classée comme terroriste par l’Union européenne - Christophe SIMON
Une organisation classée comme terroriste par l’Union européenne. Mariam Abou Daqqa, militante du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), a indiqué ce lundi être assignée à résidence dans les Bouches-du-Rhône après un arrêté d'expulsion du ministère de l'Intérieur qui ne peut être exécuté immédiatement, une information confirmée par BFM Marseille Provence.
Le ministère de l'Intérieur a justifié sa décision par la "menace qu'elle représente pour l'ordre public dans le copntexte de vives tensions", concernant la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée samedi dernier par le mouvement islamiste palestinien, selon cet arrêté daté de dimanche, notifiée à l'intéressée lundi et dont l'AFP a pu obtenir une copie.
Néanmoins, l'arrêté d'expulsion n'est pas applicable immédiatement car "il est nécessaire de prévoir l'organisation matérielle du départ" de Mariam Abou Daqqa compte tenu notamment du "document de voyage" qu'elle détient actuellement.
De ce fait, la militante est assignée à résidence pour une durée de 45 jours, soit jusqu'à fin novembre, avec obligation de "se maintenir dans les locaux où elle réside à Marseille de 22h00 à 7h00 du matin" et pointer tous les jours à 12h30 au commissariat du centre-ville, détaille l'arrêté.
Sa venue à l'Assemblée nationale interdite
Mariam Abou Daqqa a obtenu début août des services consulaires français à Jérusalem un visa de 50 jours pour se rendre en France où elle devait participer à diverses conférences sur le conflit israélo-palestinien.
Le 9 octobre, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet avait décidé d'interdire la venue de cette militante à l'Assemblée, invitée selon la présidence par la députée Ersilia Soudais (LFI) pour intervenir "à l'occasion de la projection d'un documentaire +Yallah Gaza+", le 9 novembre.
La députée LFI avait souligné qu'elle invitait Mme Abou Daqqa pour "son militantisme féministe". La participation de Mariam Abou Daqqa à une conférence à l'Université Lyon-II avait aussi créé une polémique et elle était ces derniers jours dans la région de Marseille, invité entre autres à un colloque sur "30 ans après les accords d'Oslo, où en sommes-nous?".
Un rassemblement prévu en sa présence à Martigues (Bouches-du-Rhône) avait été interdit par la préfecture de police.
Plus de 1.400 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées en Israël depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre. Les représailles israéliennes sur la bande de Gaza, territoire surpeuplé et sous blocus depuis des années, ont tué au moins 2.750 personnes à Gaza, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d'enfants, selon les autorités locales.