Bouches-du-Rhône: la sécheresse menace la survie des écureuils à Lambesc

Les jeunes pignes de pin qui composent près de la moitié de l'alimentation des écureuils roux viennent à manquer avec la sécheresse.

Les écureuils roux de Lambesc en danger. Avec la sécheresse qui touche déjà les Bouches-du-Rhône, la nourriture pourrait venir à manquer pour les petits rongeurs.

La moitié de leur alimentation se compose de jeunes pignes, ces fameuses pommes de pin. Mais dans le Parc aux écureuils de Lambesc, un espace protégé de plus de 5 hectares dédié à la protection des écureuils, ces pignes se font de plus en plus rares avec le manque d'eau.

"On voit qu'il n'y a pas de jeunes pignes, il n'y a que des pignes de trois ans, qui sont déjà ouvertes", déplore Laurent Cattanéo, président de l'association SOS Écureuil Provence, au micro de BFM Marseille Provence. "Donc l'écureuil ne va pas pouvoir manger ce genre de pigne, et il va devoir se déplacer pour trouver d'autres aliments."

L'eau manque aussi

Dans la nature, l'écureuil peut encore trouver quelques alternatives aux pignes de pin. "Il n'y a pas beaucoup de choix: il y a les boules de cyprès, qui sont encore mangeables pour lui. Il y a le cèdre, qui fournit encore certains éléments. Mais c'est tout."

Un autre problème menace également l'alimentation des rongeurs: à Lambesc, la rivière du Lavaldenan est à sec depuis plusieurs mois. Et avec un seul journée de pluie en plus d'un mois dans le département, la situation est loin de s'améliorer.

"C'est inquiétant, ça fait quelques mois que c'est dans cette situation", déclare Bruno Breton, élu délégué au développement durable à la mairie de Lambesc. "Il n'a pas plu cet automne, ou pas beaucoup. Pas assez pour réalimenter les cours d'eau."

Si l'Office national des forêts ne se montre pas alarmiste pour le moment sur la situation des écureuils à Lambesc, l'association SOS Écureuil redoute tout de même une hausse de la mortalité des rongeurs cette année.

Des mangeoires dans les jardins

En 2022, alors que le département a connu une sécheresse record, l'association avait déploré une hausse de la mortalité chez les écureuils.

"Déjà l'année dernière, en fin d'année, on avait eu une perte de tous les écureuils âgés. Il nous restait 12 écureuils [dans le parc]."

Les membres de l'association se sont occupés eux-même des écureuils pendant l'hiver, mais craignent désormais que les rongeurs ne parviennent plus à se nourrir par eux même dans le secteur de Lambesc.

Face à la situation compliquée qui se profile, l'association s'est adaptée en mettant en place des "points de survie" au sein du parc, où les membres du collectif ou même les familles peuvent s'occuper des écureuils et leur donner à manger.

Elle invite également les particuliers à installer des mangeoires et des abreuvoirs dans leur jardin, afin d'aider les écureuils à se nourrir.

Sur le long terme, Laurent Cattanéo aimerait que les applications de navigation GPS aient une fonctionnalité permettant aux utilisateurs de signaler la présence d'animaux tels que les écureuils ou les hérissons, et ainsi afficher en temps réel leurs zones d'habitation.

Manon Mugica avec Laurène Rocheteau