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Violences à Rillieux-la-Pape: après la suppression des bus, le maire dénonce "une double peine" pour les habitants

Le réseau de bus a été paralysé ce mardi matin en raison des chutes de neige survenues dans la nuit.

Le réseau de bus a été paralysé ce mardi matin en raison des chutes de neige survenues dans la nuit. - BFM Lyon

Après les épisodes de violences qui ont frappé la commune et le quartier de la Velette, la métropole a décidé de supprimer 37 arrêts de bus dans la commune. Le maire dénonce une décision "unilatérale" et sans concertation de la part de Bruno Bernard.

Le maire l'a amer. Après l'incendie volontaire de deux bus TCL dans le quartier de la Velette vendredi 1er novembre, Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon et du Sytral a décidé de supprimer 37 arrêts de bus à Rillieux-la-Pape jusqu'au 11 novembre, minimum.

Mais la décision n'est pas de l'avis de tous, notamment du premier concerné: Alexandre Vincendet, le maire Horizons de la commune. Invité de BFM Lyon lundi 4 novembre, l'édile s'est dit scandalisé, regrette le manque de concertation et parle de "double peine" ainsi qu'une "assignation à résidence" pour ses administrés.

"Bruno Bernard n'a pas daigné m'appeler"

Sur la suppression des arrêts de bus, Alexandre Vincendet monte au créneau. "Supprimer l'ensemble des transports en commun, 37 arrêts de bus jusqu'au moins au 11 novembre, c'est une décision unilatérale, prise dans un coin ou un bureau et je n'en ai pas été informé", charge-t-il.

Pour l'édile, ce sont "des dizaines de milliers d'habitants qui sont impactés, pour, pardonnez-moi le terme, vingt abrutis, vingt voyous, qui ont voulu s'opposer à une arrestation d'une des personnes très défavorablement connue des services de police."

Lors des incidents de vendredi soir, certains habitants du quartier, apeurés que les flammes n'atteignent leur domicile, ont évacué les lieux. Face à ces événements, les communes de la métropole ont apporté soutien et pensées aux habitants. Sauf un selon le maire.

"Bruno Bernard n'a même pas daigné me passer un coup de fil ou un message. Même pour savoir comment ça allait ou pour assurer de la ville son soutien. Tous les autres l'ont fait, alors qu'il est président de la deuxième agglomération de France", tacle Alexandre Vincendet au micro de BFM Lyon.

Des demandes balayées

Le soir de ces violents événements, après avoir incendié les deux bus, le groupe d'une dizaine d'individus a utilisé plusieurs projectiles contre les forces de l'ordre. Notamment le contenu des silos à verre, blessant l'un d'eux à la tête. Une situation que déplore une nouvelle fois le maire.

"Ça fait plusieurs années que nous demandons à enlever ses silos à verre, qui servent de barricades et autre, on nous dit non", regrette Alexandre Vincendet. "Les voyous s'en servent de projectiles contre la police ou les transports. Pareil, ça fait des mois qu'on demande pour de la prévention et ce n'est pas fait. Je trouve ça assez scandaleux."

Même chose pour les poubelles. "On demande d'enterrer les poubelles pour éviter qu'elles servent de barricades de feux, on nous fait une fin de non-recevoir tout le temps", appuie l'édile.

Après les violences, dans lesquelles des voitures ont également été incendiées à Rillieux-la-Pape, six mineurs ont été interpellés. L'édile a annoncé qu'il allait "convoquer les parents" lors d'un Conseil des Droits et Devoirs des Familles la semaine prochaine.

Avec une proposition: "aider à ce que les enfants rentrent dans le droit chemin" ou sinon, "on suspendra les aides municipales", indique-t-il.

Du côté de la suppression des bus, Alexandre Vincendet souhaite se battre pour ses administrés. "S'il y a des procédures pour rupture d'égalité ou de services publics, que je fais expertiser par des avocats, je le ferai au nom de la ville et des habitants", conclut-il.

Martin Regley Journaliste