Villeurbanne: une trentaine de familles à la rue ont passé la nuit au centre culturel

Des familles sans solution d'hébergement ont passé la nuit au centre culturel de Villeurbanne.

Une centaine de personnes à la rue ont passé la nuit au CCVA (Centre culturel et de la vie associative) de Villeurbanne (Rhône), entre le 8 et le 9 novembre. Il s'agit principalement de femmes et d'enfants qui passaient leurs nuits cet été au gymnase Bellecombe, à Lyon, mais les locaux avaient dû être libérés à partir du mois de septembre. Une partie des personnes mal logées s'étaient vues proposer d'habiter dans un ancien Ehpad, mais la majorité restait sans abri.

"Je vis à la rue depuis un an avec mes trois enfants de 19 ans, 11 ans et 9 ans. L'aîné est hospitalisé depuis sept mois, car il a attrapé des infections à force de rester dans la rue", déplore M'mharry Sylla.

Outre son état de santé et celui de ses enfants, elle témoigne se sentir éprouvée du fait des nuits écourtées. "On ne se sent pas en sécurité, c'est très dangereux et très grave. La nuit, dans les tentes, la police vient nous voir et nous dit de nous déplacer. On n'a pas d'autres solutions que de rester ici au centre. Il fait chaud et on se sent en sécurité. Les enfants peuvent se reposer", raconte-t-elle.

Des solutions qui manquent à long terme

Dépourvues de solutions pérennes de logements, les familles sont aidées par plusieurs associations comme Dal 69 (Droit au logement), Jamais sans toit et le collectif "Solidarité entre les femmes à la rue". C'est grâce à un soutien de ces bénévoles que la municipalité de Villeurbanne a accordé un laissez-passer pour la nuit.

"Ce sont souvent des personnes issues de l'immigration qui sont-là depuis plusieurs années et n'ont jamais eu de véritables solutions. La plupart des personnes sont pourtant prioritaires à l'hébergement, notamment des femmes enceintes ou avec des enfants en bas âge", énumère une membre du collectif Solidarité entre femmes à la rue.

Si les associations ont prévu un rendez-vous avec l'équipe municipale pour loger les familles dans une autre salle ou un gymnase, elles devaient quitter le centre à 9h ce jeudi 9 novembre sous peine d'une intervention des forces de l'ordre.

Au mois d'avril dernier, 261 enfants dormaient dehors dans la métropole lyonnaise, soit trois fois plus que l'année dernière, selon le collectif Jamais sans toit. 

Maéva Commecy et Milan Busignies