Rhône: faute de repreneur, le dernier restaurant de Brussieu risque de fermer ses portes

Faute de repreneur, ce village rhodanien d'un peu plus de 1.000 âmes se prépare à voir son unique restaurant fermer ses portes en avril.

Le gratin de poisson et le porc aigre doux servis comme plats du jour risquent de n'être que de lointains souvenirs à Brussieu (Rhône). Après neuf ans passés comme chef du restaurant O P'tit Bonheur, Jacky Ravel s'apprête à quitter cette petite commune de l'Ouest lyonnais. Problème: aucun repreneur ne s'est manifesté en six mois.

"J'aimerais beaucoup que des jeunes puissent relancer l'affaire, le village ne demande que ça. Ce serait tellement dommage qu'il n'y ait plus de restaurant dans cet endroit tellement joli et agréable", redoute le propriétaire.

Ouvert chaque midi (hormis le samedi) et les vendredis soir, l'établissement accueille une majorité d'habitants du coin mais également des ouvriers. Cette clientèle d'habitués craint de voir son principal repaire disparaître.

"Cela m'affecte parce que dans nos petites communes rurales, on aime bien que ça vive. C'est important de trouver un repreneur", abonde Damien, venu du bourg voisin de Bessenay. "Sans bar et sans commerce, cela devient un village mort… Tout le monde part", confirme Cédric, également de Bessenay.

La mairie a payé 40.000 euros de travaux en 2024

"Ce que j'aime ici, c'est cette ambiance avec un côté convivial et familial ! Ce n'est pas l'usine", explique José, qui réside, lui, à Courzieu.

Propriétaire du bâtiment, la mairie s'inquiète de cette absence d'un nouvel acquéreur car elle a engagé 40.000 euros de travaux l'été dernier.

"On a mis toute une isolation en place en refaisant les murs et l'électricité pour essayer d'améliorer au mieux le confort du restaurateur", détaille Catherine Lotte, maire (DVD) de Brussieu.

Selon elle, le logement situé au-dessus du restaurant convient parfaitement à un jeune couple. Mais si aucun repreneur n'est trouvé d'ici là, le lieu fermera définitivement ses portes fin avril.

En décembre dernier, l'épicerie du village, seul autre commerce local avec le salon de coiffure, avait été sauvée in extremis de la fermeture après le départ à la retraite de son propriétaire historique.

Arthur Blet avec Gabriel Joly