Punaises de lit: ouverture d'une enquête après la mort d'un homme ayant utilisé un insecticide interdit

Punaise de lit - Jewel SAMAD / AFP
Le parquet de Lyon a ouvert une enquête préliminaire pour "homicide involontaire" après la découverte d'un produit insecticide contre les punaises de lit interdit au domicile d'une personne âgée décédée, a indiqué mardi 21 novembre à l'AFP une source judiciaire.
Les chefs de "mise en danger de la vie d'autrui" et "vente non autorisée de produit dangereux" ont également été retenus par le parquet.
"Un produit miracle"
C'est Alain, le fils de la victime, qui a retrouvé son père et son frère le 29 octobre dernier dans un HLM de Vénissieux. "Mon frère était sur le canapé, totalement hagard, yeux et bouche ouverts mais il ne réagissait à rien. Mon père était allongé au pied de son lit, avec de grosses difficultés à respirer", relate-t-il au Parisien.
Les deux hommes, âgés 63 et 87 ans, habitaient ensemble. Depuis plusieurs mois, le frère d'Alain avait régulièrement des piqûres sur son corps. Alors que les punaises de lit deviennent un sujet de plus en plus abordé dans l'espace public, la femme de ménage du père et du frère d'Alain leur mentionne une personne vendant un excellent produit pour se débarraser de ce fléau. Il réussit à s'en procurer.
Le produit en question: le Sniper 1000 EC, fabriqué en Chine, et interdit à la vente dans l'Union européenne en raison "de sa trop forte toxicité", précise le parquet à l'AFP. Sur son site d'alerte aux produits dangereux, le gouvernement sensibilise les consommateurs depuis le 8 novembre au sujet des flacons de Sniper 1000 EC, en demandant de ne plus les utiliser.
Deux flacons dans l'appartement
Alain a retrouvé deux flacons de Sniper 1000 EC dans l'appartement de son père et son frère. Il est aussi celui qui a retrouvé son père et son frère, alerté par des voisins qui s'inquiétaient de ne pas avoir de leurs nouvelles. Il a alors appelé les pompiers.
"Les médecins urgentistes m’ont d’abord dit que mon père avait fait une hémorragie cérébrale et qu’ils le transféraient en unité neurologique. Très vite, ils m’ont dit qu’il vivait ses derniers jours", raconte-t-il au Parisien.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a répertorié plus de 1.000 cas d'intoxications, parfois graves, entre 2007 et 2021, à des produits insecticides utilisés dans la lutte contre les punaises de lit.
Les investigations doivent déterminer le rôle qu'a pu jouer dans le décès de la victime l'utilisation du Sniper 1000 EC et le circuit de vente qui lui a permis d'accéder à ce produit. L'enquête est confiée à la division sud de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).