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"On ira jusqu'au bout": la famille de Myriam Sakhri, gendarme morte en 2011, continue de se battre pour un procès

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En 2011, une gendarme, qui s'était plainte de harcèlement et racisme, est retrouvée morte. Si la thèse du suicide est privilégiée par l'enquête, la famille de la victime souhaite qu'un procès se tienne. Néanmoins, leur demande a de nouveau été renvoyée.

En septembre 2011, la gendarme Myriam Sakhri est retrouvée morte à l'intérieur de la caserne Delfosse, à Lyon. Depuis, sa famille se bat pour qu'un procès soit organisé, seulement, la dernière demande faite ce jeudi 10 octobre a été renvoyée.

Du côté de la justice, la thèse du suicide est privilégiée. Une explication qui ne convainc pas ses proches, qui demande un procès pour connaître, enfin, la vérité.

La victime s'était plainte de racisme et de harcèlement. Selon ses proches, elle avait "monté un dossier" et allait déposer une plainte contre sa hiérarchie, "notamment contre le colonel".

"Nous ne lâcherons pas"

"On ira jusqu'au bout", prévient la sœur de la victime, Nadira Sakhri. La famille espère enfin avoir les réponses aux questions posées par sa disparition. "Nous ne lâcherons pas, nous irons jusqu'à la fin du combat que ma sœur avait commencé."

Une première information judiciaire avait été ouverte en 2012, avant d'être classée malgré le pourvoi d'appel puis en cassation. La famille n'a pas abdiqué et une nouvelle information judiciaire pour des faits de "harcèlement" et "homicide involontaire", ouverte en 2021, a relancé leurs espoirs.

"Aujourd'hui, nous considérons qu'il y a matière (...) à ce qu'il y ait enfin un procès sur les faits qui ont été dénoncés du vivant de Myriam Sakhri", défend Me Vincent Brengarth, avocat de la famille.

"L'impression que la justice nous sabote"

Ce nouveau renvoi laisse donc un gout amer. "Je suis scandalisé parce que j'ai l'impression que la justice n'est absolument pas aux côtés des parties civiles en dépit de l'extrême gravité des faits", regrette Me Vincent Brengarth. "J'ai véritablement l'impression qu'on cherche à mettre de côté ce dossier."

Une impression partagée par la sœur de la victime, qui regrette: "On savait à peu près que la justice nous méprisait. Aujourd'hui, on a l'impression que la justice nous sabote."

Le 10 septembre dernier, les proches de la victime ont interpellé le nouveau ministre de la Justice, Didier Migaud, sur X. Dénonçant "treize ans d'injustice", la famille réclame "la vérité".

En septembre dernier, ils avaient déjà publié une vidéo, relayée notamment par Rémy Gaillard, à destination d'Emmanuel Macron, qui n'y avait pas répondue.

Emilie Balla avec Arthus Vaillant