"On cuisine avec amour": le succès de Nawar Abazid, cheffe syrienne, au Refugee Food Festival de Lyon

"On cuisine avec l'amour, mais aussi on donne des messages culturels." Pour cette 10e édition du Refugee Food Festival, qui met à l’honneur des chefs réfugiés, Nawar Abazid, cheffe du restaurant syrien Nafas, se distingue depuis l’ouverture de l’événement à Lyon grâce à ses plats.
Ce festival met en lumière des cuisiniers contraints de quitter leur pays et leur offre, pendant cinq jours, l’opportunité de partager leur patrimoine culinaire et "réunir la société civile autour de la table", peut-on lire sur Facebook.
"Il y a une dette à mon compte [envers] la France"
Pour Nawar, tombée dans la cuisine dès l’âge de 7 ans, c’est aussi l’occasion de célébrer ses racines. "Ça serait sel et viande, avec un peu de gras. Il y a du fromage, plein de choses", décrit-elle à BFM Lyon en présentant le "Arayes", un plat typique du Moyen-Orient, proposé comme plat du jour dans son restaurant du 1er arrondissement.
"Ce sont des saveurs très particulières, qui font très orientales, peut-être un peu turques, un peu libanaises, et ça change. En plus, on est dans un cadre qui est super", se réjouit un client.
Pour Nawar Abazid, sa cuisine est aussi un moyen de rendre à la France ce qu’elle lui a offert. Arrivée il y a dix ans, elle n’envisage pas de repartir, même après la chute du régime de Bachar Al-Assad.
"Il y a une dette à mon compte [envers] la France. C’est pour ça que je ne peux pas partir facilement et rentrer dans mon pays. Vraiment, parce qu’elle m’a donné la paix, elle m'a donné la chance pour recommencer, elle m’a donné le respect", confie-t-elle.
Forte de ce parcours, la cheffe ne compte pas s’arrêter là. Après avoir ouvert Nafas l’an dernier, elle s’apprête à inaugurer prochainement un second, et plus grand, restaurant sur la place Bellecour.