"Non au téléphérique": la mairie de Sainte-Foy-les-Lyon lance un jeu concours contre le projet

Craignant une défiguration du paysage, des nuisances et des expropriations, la municipalité tenter d'actionner des leviers pour empêcher la Métropole d'installer une ligne de transport par câble au-dessus de la commune.

Après la pétition et l'appel au référendum, place au jeu concours. La mairie de Sainte-Foy-lès-Lyon s'oppose au projet de téléphérique que la Métropole souhaite voir éclore d'ici 2025 et le fait savoir. Elle appelle les habitants à exprimer leur regard sur le projet de Transport par câble (TPC) porté par les écologistes via des affichages "sur (les) résidences, voitures, vélos, poussettes", etc. Les plus imaginatifs seront récompensés.

"Non aux œufs verts", "Non au téléphérique. Touche pas à mon ciel": voilà trois jours que les slogans hostiles au téléphérique fleurissent dans les rues de Sainte-Foy-lès-Lyon. Certains habitants craignent que le TPC défigure le paysage et génère des nuisances ou encore des expropriations. Selon Alain Bavozet, président de l'association "Touche pas à mon ciel", il était "absolument essentiel" que ces derniers réagissent.

"Ce qu'il faut savoir, c'est qu'à Sainte-Foy-lès-Lyon, les gens sont extrêmement attachés à leur environnement, à leur paysage, abonde-t-il au micro de BFM Lyon. On leur propose de mettre des câbles qui vont promener des cabines de téléphérique à 50 mètres du sol et ceci toutes les 11 secondes. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond."

"La carte de l'humour"

Les participants ont jusqu'au 1er mai pour envoyer leurs photos à l'adresse suivante: [e-mail]. Une fois cette date dépassée, des prix, accompagnés de cadeaux (séjours, tickets de métro, etc) seront remis aux auteurs des banderoles "les plus imaginatives, drôles, percutantes". Et tous les participants seront conviés à un rendez-vous avec le président du Sytral, lequel est également président de la Métropole, Bruno Bernard.

Célia Goubet, adjointe au patrimoine vert et aux mobilités douces de la commune, reconnaît que "la ville de Sainte-Foy-lès-Lyon a souhaité jouer la carte de l'humour".

"Parce que, véritablement, il ne nous reste pas beaucoup de cartes, déplore-t-elle. Si ce n'est peut-être la carte juridique. On l'actionnera certainement si l'on doit en arriver là". Et l'élue d'ajouter: "C'est pour faire comprendre au Sytral qu'il faut absolument tenir compte de ce que veulent les citoyens".

La validation du projet de téléphérique sera soumise à une concertation prévue à l'automne, a promis Bruno Bernard. "L'objectif, c'est vraiment que tout le monde puisse s'exprimer, pour voir si c'est bien la solution pour les territoires de l'ouest ou s'il y en a une autre et de savoir où doit passer ce transport par câble s'il passe quelque part", a-t-il indiqué lundi sur notre antenne.

11 minutes de trajet pour rejoindre Lyon

En ce sens, le Sytral a saisi la Commission nationale du débat public (CNDP). Mais son avis est "strictement consultatif", tacle Véronique Sarselli, maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, dans un communiqué publié ce mardi. L'édile assure en outre que le gestionnaire des transports lyonnais s'est opposé à tout référendum local ou "débat public".

Une ligne de téléphérique urbain pourrait voir le jour entre Francheville et Confluence à Lyon. © BFM Lyon / Sytral

Long de six kilomètres, ce téléphérique urbain doit desservir entre sept et huit stations et transporter à terme près de 20.000 voyageurs par jour. Avec ces télécabines, Sainte-Foy-lès-Lyon ne serait plus qu'à 11 minutes de Gerland, contre 45 minutes en voiture. La commune de Francheville, terminus de la ligne, se retrouverait elle à 20 minutes de Lyon.

Maëva Commecy avec Florian Bouhot