Lyon: le vice-président de la Métropole "ne peut pas dire qu'il n'y aura plus d'incidents" sur la ligne B

Les usagers de la ligne B du métro lyonnais ne sont peut-être pas au bout de leurs peines. Alors que la ligne a été paralysée jeudi dernier pendant près de vingt-quatre heures, un tel incident n'est pas à l'abri de se reproduire, explique ce jeudi Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole en charge des Déplacements et vice-président de Sytral Mobilités.
"Je ne peux pas leur dire qu'il n'y aura plus d'incidents, le risque zéro n'existe pas", déclare-t-il, invité sur le plateau de BFM Lyon.
Une seule panne liée à l'automatisation
Il explique toutefois que les incidents récurrents que dénoncent les usagers n'ont pas nécessairement de lien avec l'automatisation de la ligne B, qui a été lancée à la fin du mois de juin.
Depuis, la ligne a été victime de quatre pannes. La seule "liée à l'automatisation", jeudi dernier, a été causée par un "défaut du système de pilotage automatique", dont la cause n'a toutefois pas été identifiée.
Des dysfonctionnements inévitables avec l'automatisation d'une ligne, explique le vice-président de Sytral Mobilités. "Il y a dans tous ces systèmes hyper complexes, électroniques et informatiques, des grains de sable, des dysfonctionnements au démarrage, c’était le cas pour la ligne D il y a quelques années."
La ligne B, récemment automatisée, est encore dans une phase de "déverminage", où les incidents peuvent arriver fréquemment. Jean-Charles Kohlhaas explique toutefois qu'il existe "plusieurs types d'incidents" qui peuvent impacter une ligne de métro, dont certaines n'ont aucun lien avec l'automatisation.
"Quand quelqu’un tombe sur la voie (...) ça bloque la ligne pendant 3-4 heures. Il peut y avoir des pannes d’électricité, on nous annonce quand même des défauts et des délestages sur le réseau Enedis pour cet hiver. Donc le zéro-incident n’existe pas."
La panne qui a touché la ligne B ce mardi matin était due aux travaux de nuit réalisés dans le cadre de l'extension de la ligne. L'entreprise en charge des travaux n'aurait pas remis le système en place correctement, ce qui a "déréglé la signalisation".
Les deux autres pannes recensées depuis l'automatisation de la ligne ont quant à elles été causées par de courtes ruptures d'alimentation électrique par le réseau Enedis, mais les appareils qui auraient à ce moment-là dû permettre au métro de redémarrer "n'étaient pas à la hauteur", explique Jean-Charles Kohlhaas, précisant que le problème de maintenance "a été réglé depuis".
Une gestion "assez catastrophique" par Keolis
Accusé par les syndicats du réseau TCL d'avoir produit une ligne "low cost" où les pannes se répètent, le Sytral réitère que l'automatisation n'est pas à l'origine de la majorité de ces dysfonctionnements.
Jean-Charles Kohlhaas rappelle que le projet d'automatisation de la ligne B, lancé en 2015 par la précédente municipalité, a coûté 450 millions d'euros.
"Il ne me semble pas que 450 millions d'euros, ce soit low cost. Ça correspond à deux lignes de tram neuves."
Au-delà de la panne de jeudi dernier qui a engendré l'évacuation de 1.500 passagers par les voies, Sytral Mobilités remet en cause la gestion "assez catastrophique" de l'incident par Keolis, l'exploitant du réseau TCL.
"Il faut qu'en cas d'incident, le réseau Keolis réagisse correctement pour accompagner les usagers."
La Métropole s'est depuis entretenue avec les représentants de Keolis pour trouver des solutions afin de mieux aiguiller les usagers lors de pannes, notamment pour les diriger vers des bus de substitution, ou encore placer davantage d'agents dans les stations pour informer les usagers.
"On doit pouvoir gérer un incident correctement, et avoir les moyens humains nécessaires pour que ce ne soit pas un jeudi noir comme la semaine dernière", estime Jean-Charles Kohlhaas.