Lyon: la mairie "n'a pas été prévenue" de l'expulsion des travailleuses du sexe du quartier de Gerland

"C'est un retour en arrière". Invitée de BFM Lyon ce vendredi, Sandrine Runel, adjointe aux solidarités à la ville de Lyon, a regretté la décision de la préfecture du Rhône concernant l'expulsion des prostituées dans le quartier de Gerland (7e arrondissement).
En effet, la préfète du Rhône a pris un arrêté d'interdiction du stationnement de tous les véhicules dans lesquels s'exerce une activité de prostitution dans une vingtaine de rues situées dans le quartier de Gerland, selon un communiqué diffusé ce mercredi.
Au lendemain de la publication, les travailleuses du sexe qui s'y étaient établies ont été délogées. Une décision que "regrette" la mairie de Lyon, selon Sandrine Runel. "Ce n'est pas la philosophie de notre majorité aujourd'hui", assure l'élue.
Moins de sécurité pour les travailleuses du sexe
Elle pointe du doigt notamment la question de la sécurité pour les travailleuses du sexe. "On ne sait pas où elles vont pouvoir s'installer ou où elles vont être installées, parce qu'on sait qu'il y a des réseaux derrière. On craint qu'il y ait des violences. Elles se sentaient plus sécurisées à être beaucoup parce qu'il y avait toujours de la vigilance", note Sandrine Runel.
Cette dernière explique que la ville de Lyon avait également renforcé le passage de la police municipale dans la zone de Gerland.
De son côté, la préfecture a tenu à répondre à l'élue, dans un communiqué ce vendredi soir. Elle explique avoir informé Mohamed Chihi, adjoint à la sécurité de la ville de Lyon, de la décision "avant que les associations partenaires de l'Etat (amicale du nid et mouvement du nid) et cabiria soient elles-mêmes informées", soit il y a plus d'un mois.
La préfecture indique avoir voulu "anticiper la mise en œuvre de l'arrêté et donc les modalités d'accompagnement sociale". "L'Etat agit aussi bien pour assurer la tranquillité publique, là où l'arrêté municipal ne couvrait pas l'ensemble du secteur concerné, que pour accompagner socialement ce public fragile", conclut le communiqué.
Une réunion à la mairie du 7e
Ce vendredi, un collectif de soutien aux travailleuses du sexe a investi la mairie du 7e arrondissement de Lyon. Selon l'élue, cette réunion a permis de "rassurer" le collectif. Elle assure que la municipalité de Lyon ne souhaite pas "chasser les prostituées de la ville".
"On souhaite lutter contre les réseaux de prostitution et le proxénétisme. Donc on est plutôt là pour accompagner, soutenir, travailler à des mesures de protection pour ces personnes", juge l'adjointe au maire.
Sandrine Runel confie qu'une nouvelle réunion aura lieu mercredi prochain avec le collectif.