Lyon: l'arrêté interdisant la conférence de Salah Hamouri suspendu par la justice

Le militant et avocat franco-palestinien Salah Hamouri, le 20 janvier 2023 à Paris - JOEL SAGET © 2019 AFP
La conférence de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri annulée par arrêté municipal pour "risques de troubles à l'ordre public" va finalement pouvoir avoir lieu. Le tribunal administratif de Lyon a suspendu ce jeudi l'arrêté d'interdiction.
"La juge des référés du tribunal suspend l’arrêté par lequel le maire de la ville de Lyon a interdit la conférence organisée par le Collectif de Soutien au Peuple Palestinien et le syndicat Solidaire Rhône, prévue le jeudi 22 juin 2023, à 18 heures 30, dans les locaux de la Bourse du travail, 205, place Guichard, Lyon 3ème, intitulée 'Palestine-Israël- colonisation/apartheid', indique un communiqué du tribunal administratif de Lyon.
"Un recours en urgence" introduit
Dès l'annonce de l'arrêté municipal pris par la mairie de Lyon, cinq mois après l'annulation d'une table-ronde sur le thème "Trente ans après la signature des Accords d'Oslo, regards sur la Palestine", les avocats parisiens de Salah Hamouri avaient annoncé par communiqué avoir introduit "un recours en urgence" -un référé liberté"- devant le tribunal administratif de Lyon contre la décision de Grégory Doucet.
Dans le document, dont l'AFP a obtenu copie, Me William Bourdon et Vincent Brengarth estimaient que la décision municipale est "une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale, en l'espèce à la liberté d'expression".
De son côté, le tribunal administratif explique que pour prendre cet arrêté municipal, la ville s'est basé sur le règlement intérieur d’occupation de la Bourse du travail et "sur les troubles à l’ordre public que cette conférence était susceptible de générer, ainsi que l’en avait averti la préfecture du Rhône".
"Ni justifiée ni proportionnée"
La juge des référés a estimé que ce règlement intérieur de la Bourse du travail ne faisait pas "obstacle à la tenue de la conférence".
"Au regard de l’ensemble de ces motifs, la juge des référés a considéré que la mesure d’interdiction de la conférence prévue le 22 juin 2023 à 18 heures 30 n’est ni justifiée, ni proportionnée, ni nécessaire pour éviter des troubles à l’ordre public auxquels les forces de l’ordre ne seraient pas en mesure de faire face", précise le communiqué.
La juge des référés déclare donc que "l’interdiction de la conférence, en présence de M. Hamouri, est constitutive d’une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale".