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Lyon: après le suicide de son mari, elle veut faire reconnaître la responsabilité de son employeur

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Sylvie Sanchez estime que des signaux auraient dû alerter RTE, le gestionnaire du réseau électrique lyonnais, du mal-être dont souffrait son salarié, qui s'est donné la mort en 2011. Une audience est prévue ce lundi.

Son combat, Sylvie Sanchez l'a entamé il y a dix ans. Nous sommes en octobre 2011 quand son mari, Éric, salarié du gestionnaire d'électricité lyonnais RTE, se suicide. Sylvie Sanchez souhaite faire reconnaître la responsabilité de l'entreprise dans la mort de son mari. Un nouveau chapitre de son combat s'ouvre ce lundi, avec une audience devant la justice.

L'argumentaire de cette mère de famille se base notamment sur la lettre que son mari lui a écrit avant de se donner la mort. "Ce sont des mots très forts, où il exprime qu'il part et pourquoi il part, rapporte-t-elle très émue. Il met en avant sur les deux tiers de ce courrier les difficultés qu'il a à son travail. Et ensuite, il a des mots très tendres envers moi-même et mes enfants." Pour elle, son mari a été victime de surcharge de travail et de pressions de la hiérarchie.

"Que ça n'arrive plus jamais"

Si la justice a déjà qualifié le suicide de son mari en accident du travail, cela reste insuffisant pour Sylvie Sanchez. RTE, estime-t-elle, aurait dû réaliser l'état de mal-être dans lequel il était plongé.

"Nous avons des éléments extrêmement forts: le médecin du travail, des membres du comité d'hygiène de sécurité de travail qui ont pris la parole, qui ont alerté l'employeur sur les conditions de travail du salarié et qui viennent en quelque sorte corroborer les dires très clairs de Monsieur Sanchez", insiste Me Emilie Conte-Janssen, l'avocate de Sylvia Sanchez.

Pour cette mère de famille, le but de cette action en justice est de faire en sorte que la mort de son mari "ne reste pas sous silence". "Ça s'est passé en octobre 2011 et depuis, je pense qu'il y a eu de nouveaux salariés", souffle-t-elle, espérant que "ça n'arrive plus jamais".

Jérémy Pain avec Florian Bouhot