Leyrieu: un nouveau sens interdit oblige riverains et agriculteurs à faire plusieurs kilomètres de détour

Le panneau de la discorde. À Leyrieu, une commune de l'Isère située à 45km à l'est de Lyon, des récents aménagements routiers ne passent pas auprès des riverains et des agriculteurs du coin. Il y a quelques semaines, des ralentisseurs ont été installés dans le petit hameau de Sainte-Marie de Tortas et la rue qui dessert le hameau est passée en sens unique.
Ce nouveau sens interdit fait perdre du temps aux riverains cherchant à rentrer chez eux. C'est le cas de Stéphane dont la maison se trouve à seulement une centaine de mètres du début de la rue mais qui doit maintenant faire "trois kilomètres de détour pour pouvoir rentrer". "Sachant qu'on fait des voyages tous les jours pour l'école", commente-t-il au micro de BFM Lyon.
Des machines agricoles trop longues
Comme la vingtaine d'habitants impactés quand ils arrivent de Leyrieu, Stéphane doit faire un détour et passer par un autre chemin. C'est également le cas des agriculteurs du secteur quand ils veulent regagner leur exploitation. Mais si les voitures peuvent emprunter ce nouveau chemin, ce n'est pas le cas de tous les véhicules.
"Avec un char à foin, une moissonneuse-batteuse ou un engin de grande longueur, on ne passe pas. Donc on est obligés de faire demi-tour à Crémieu (ville voisine de Leyrieu, ndlr) où il n'y a pas de rond-point. On fait demi-tour en pleine agglomération", regrette l'agriculteur Marc Ratigner au micro de BFM Lyon.
Si les riverains sont satisfaits de la baisse de la circulation routière dans leur hameau, ils regrettent ces détours qui peuvent aller de trois à huit kilomètres. Dans l'espoir que la municipalité revienne sur ces aménagements, ils ont lancé une pétition.
"C'est l'intérêt collectif qui doit jouer"
Bien qu'il ait conscience des désagréments, le maire de Leyrieu Jean-Yves Brenier met en avant la sécurité des enfants et "l'intérêt collectif".
"On a une dizaine d'enfants qui va prendre le bus tous les matins à l'arrêt de bus de Sainte-Marie de Tortas et notre priorité était de protéger ces enfants. J'ai bien conscience que ça crée des désagréments, ça crée aussi effectivement pour le monde agricole des temps supplémentaires pour accéder à des terres. (...) C'est l'intérêt collectif qui doit jouer, ce n'est pas l'intérêt individuel", a-t-il affirmé au micro de BFM Lyon.
Jean-Yves Brenier indique néanmoins chercher des solutions pour régler le problème des agriculteurs.