"Les absents ont toujours tort": Gérald Darmanin tacle Grégory Doucet lors de sa visite à Lyon

"Peut-être que Monsieur le maire de Lyon est en vacances? Je ne sais pas, je n'ai pas eu d'échanges avec lui. (...) S'il est en congés, je le comprends bien volontiers." Affirmant pourtant se garder de "tout procès d'intention", Gérald Darmanin a taclé Grégory Doucet, absent ce samedi, jour de visite du ministre de l'Intérieur dans la capitale des Gaules. "Je pense que M. le maire a fait une grave erreur", a déclaré l'intéressé lors d'un micro tendu.
L'objectif de cette venue était double: inaugurer un nouveau centre de rétention et honorer les policiers violemment agressés la semaine passée dans le quartier de la Guillotière.
Grégory Doucet avait justifié sa décision vendredi via son compte Twitter. Dans cette publication, il n'avait pas manqué d'égratigner Gérald Darmanin: "300 policiers nationaux nets en plus, c'était son engagement il y a deux ans à ma demande. C'est ce que nous attendons encore. Je ne serai pas présent. Ce n'est pas de ministre dont nous avons besoin, mais de plus d'effectifs."
Seuls 120 fonctionnaires ont aujourd'hui été affectés à Lyon, selon l'édile. "Une nouvelle brigade CRS à demeure, qui restera à Lyon, et 200 policiers supplémentaires" arriveront en janvier, rétorque le ministre de l'Intérieur.
"Je pense que les absents ont toujours tort, argue malgré tout Gérald Darmanin. (...) Et le pire, ce qui m'a fait de la peine, c'est les policiers. (...) C’est difficile pour eux de ne pas être se sentir soutenus par leur maire, par les pouvoirs publics."
Des accusations auxquelles l'édile de Lyon avait déjà été confrontées, et auxquelles il avait déjà répondu en marge d'une visite à la Guillotière vendredi, neuf jours après l'agression.
"J'ai immédiatement, après les faits, condamné cette agression épouvantable (sur Twitter, ndlr). Il me semblait important de venir à la rencontre des équipages de la police, notamment de la police municipale, qui sont là quotidiennement, tous les matins, je le rappelle", s'était défendu l'élu écologiste au micro de BFM Lyon.
"Je vais revenir à Lyon en septembre"
Gérald Darmanin estime pour autant que la présence de Grégory Doucet aurait été la bienvenue. Les visites ministérielles, soutient l'intéressé, "c’est souvent moyen de faire porter des dossiers". Le ministre de l'Intérieur se dit néanmoins "totalement à (la) disposition" du maire de Lyon et ajoute qu'il est prêt à le recevoir "quand il veut".
Et d'annoncer: "Je vais revenir à Lyon en septembre, revoir de nouveau les policiers, revoir les habitants".
Cette hypothétique rencontre pourrait être l'occasion d'évoquer la thématique sensible et lancinante des caméras de surveillance. Gérald Darmanin n'invite pas seulement Grégory Doucet à en déployer davantage, mais aussi à autoriser la police nationale à pouvoir en consulter les flux, voire à lui "donner la main".
Cédric Van Styvendael, édile socialiste de Villeurbanne, a par exemple accepté cette demande, se réjouit le locataire de la place Beauvau, décrivant "un maire, qui ne soutient pas le gouvernement, très pragmatique, qui aime la sécurité et les policiers et qui veut de l'ordre dans sa ville".
Grégory Doucet demande des engagements "suivis d'effets"
Après la visite du ministre de l'Intérieur à Lyon, Grégory Doucet répond à ses critiques ce samedi soir. Gérald Darmanin a "fait de nouvelles promesses pour la Guillotière. Il est impératif que cette fois, ses engagements soient suivis d'effet, notamment sur les effectifs", écrit l'édile sur Twitter.
"J'agirai toujours dans l'intérêt des Lyonnais. Nous continuons comme depuis deux ans notre action sur la place aux côtés des forces de police et en accompagnant les publics en difficulté. Déterminé, j'étais encore hier sur le terrain à la rencontre des habitants et des commerçants", fait savoir l'élu.