Intrusion dans un amphithéâtre à Lyon 2: Élisabeth Borne dénonce une "situation inacceptable" et réclame des sanctions

La ministre français de l'Éducation Elisabeth Borne quitte le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 19 mars 2025 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
"Nous appelons l’Université de Lyon-2 à la plus grande fermeté." Dans un communiqué commun, les ministres Élisabeth Borne et Philippe Baptiste réclament des sanctions après l'intrusion d'une quinzaine de personnes dans un amphithéâtre de l'université Lyon 2 dans son campus de la porte des Alpes.
"Rien ne peut justifier que des individus masqués et cagoulés menacent un professeur et le contraignent à interrompre son cours", écrivent les ministres qui évoquent des "actes graves".
"La situation qui s'est produite à l'Université de Lyon 2 le mardi 1er avril est absolument inacceptable", souligne encore le communiqué. La ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche indique que le professeur ciblé par la quinzaine de personnes bénéficie depuis ce jour de la protection fonctionnelle.
"Il appartiendra également à la justice, saisie par l’Université, de faire toute la lumière sur les faits", ajoutent-ils.
Par ailleurs, dans un communiqué, l'université Lyon 2, a indiqué avoir fait un signalement au procureur de la République. "L'établissement est en contact permanent avec l'enseignant et l'accompagne dans ses démarches de dépôt de plainte", écrit la direction.
"Un lieu de liberté"
Les faits décrits se sont produits à l'issue de tensions entre des élèves de l'université et un professeur Fabrice Balanche. Il est reproché au professeur de s'être prononcé contre une initiative d'une organisation d'étudiants. Le maître de conférences a soutenu la décision de l'Université de "ne pas autoriser dans ses locaux la tenue d'un repas de rupture du jeûne de ramadan".
Une décision soutenue aussi par les deux ministres qui écrivent que "l’Université, comme elle en a le droit, a considéré que la tenue de cette activité à vocation cultuelle pouvait entraîner un trouble à l’ordre public".
Et d'ajouter: "l’université est un lieu de liberté pour toutes les expressions qui respectent la loi. Le comportement des individus qui ont empêché ce professeur de tenir son cours va à l’encontre de ce principe."
Le professeur Fabrice Balanche avait quitté son cours après l'intervention d'une quinzaine de personnes. Elles s'étaient introduites dans la salle avec une pancarte "Pour une Palestine libre, non au nettoyage ethnique" et en scandant "racistes, sionistes, c’est vous les terroristes".
Le campus bloqué le 28 mars
L'association occupant une salle du campus de la porte des Alpes sans autorisation avait proposé le 25 mars dernier un moment pour la rupture du jeûne du ramadan. Une initiative à laquelle s'étaient notamment opposés le syndicat de droite l'UNI et des militants de droite et d'extrême droite.
La direction de l'université avait alors décidé d'interdire ce repas, invoquant le principe de "neutralité des espaces communs, conformément à la réglementation en vigueur les universités publiques". Vendredi 28 mars, le campus avait été bloqué par une trentaine d'étudiants en réaction à la décision de l'université.