Mobilisation à l'université Lyon 2 après l'interdiction d'une rupture du jeûne du ramadan dans une salle du campus

Un cours de l'université Lyon 2 a été interrompu par une quinzaine de personnes ce mardi 1er avril. Certains reprochaient à un enseignant-chercheur d'avoir salué l'interdiction d'une rupture du jeûne du ramadan dans une salle du campus quelques jours plus tôt.

Des personnes se sont introduites dans un amphithéâtre de l'université Lyon 2 le mardi 1er avril pendant un cours avec une pancarte "Pour une Palestine libre, non au nettoyage ethnique" et en scandant "racistes, sionistes, c’est vous les terroristes". Cette action a provoqué le départ du maître de conférence, Fabrice Balanche. Dans un communiqué que BFM Lyon a pu se procurer, l'université dénonce "ce type d'agissements inacceptable".

"Une quinzaine d’individus masqués a interrompu le cours d’un enseignant de l’université ce mardi 1er avril autour de 15 h. Ils ont remis en cause des propos tenus publiquement par l'enseignant quelques jours auparavant, concernant une occupation en cours sur l'un des campus de l’université. L’enseignant a été contraint de quitter l’amphithéâtre et de mettre fin à son cours", a résumé la direction de l'établissement.

Interdiction d'une rupture du jeûne du ramadan

Il est reproché au professeur de s'être prononcé contre une initiative d'une organisation d'étudiants. L'association occupant une salle du campus de la porte des Alpes sans autorisation a proposé le 25 mars dernier un moment pour la rupture du jeûne du ramadan. Ulcéré par cette initiative relayée sur les réseaux sociaux et via des flyers, le syndicat d'étudiants UNI, avait dénoncé sur X et auprès de la présidence de l'université cet événement.

La direction de l'université avait alors décidé d'interdire ce repas, invoquant le principe de "neutralité des espaces communs, conformément à la réglementation en vigueur les universités publiques". D'après les étudiants occupants, la direction a proposé la rédaction "d'une charte laïque avec l’équipe présidentielle" mais le collectif a considéré que cette proposition était "islamophobe et raciste" selon leur communiqué.

Vendredi 28 mars, le campus a été bloqué par une trentaine d'étudiants en réaction à la décision de l'université. Invité de la chaîne Cnews, Fabrice Balanche s'était exprimé sur la situation. "Ça faisait un mois qu'une salle de l'université était occupée par un groupe d'étudiants d'extrême gauche et le syndicat Solidaires Etudiants. Et comme ce sont des gens que l'on peut qualifier d'islamo-gauchistes, ils ont décidé d'organiser une rupture du jeûne pour attirer les étudiants musulmans, puisque ça fait partie des cibles de cette association", avait-il indiqué.

Hugo Francés avec Florent Bascoul