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Incendie à Vaulx-en-Velin: relogée à l'hôtel, cette habitante attend encore une solution pérenne

Certains rescapés de l'incendie mortel de Vaulx-en-Velin dorment dans l'internat du lycée Frédéric-Fays de Villeurbanne

Certains rescapés de l'incendie mortel de Vaulx-en-Velin dorment dans l'internat du lycée Frédéric-Fays de Villeurbanne - BFM Lyon

Anissa, rescapée de l’incendie de Vaulx-en-Velin (Rhône), était l’invitée de BFMTV ce mardi soir. Elle a raconté ses conditions d'hébergement depuis l'incendie.

Depuis bientôt trois semaines, les rescapés du terrible incendie mortel de Vaulx-en-Velin vagabondent de gymnase en hôtels. Dans cette nuit d’horreur du 15 au 16 décembre dernier, au cours de laquelle dix personnes sont mortes, dont quatre enfants, 38 familles ont perdu leur logement. Dix-huit d'entre elles sont toujours dans l’attente d’une solution de relogement pérenne.

"Dans 48 heures, nous ne saurons pas où nous serons"

Anissa* figure parmi les rescapés. Invitée ce mardi sur BFM Story, cette mère de quatre enfants, est revenue sur "l’évolution de son périple" depuis cette nuit funeste.

"Ce soir, nous sommes dans un hôtel. Nous y sommes pour 48 heures. Donc, ce n’est pas une proposition pérenne, affirme la mère de famille. Dans 48 heures, nous ne saurons pas où nous serons."

Elle affirme avoir déjà reçu un appel "pour nous faire une autre proposition, encore provisoire, vers un appartement-hôtel." Des hébergements précaires qui ne conviennent plus à la mère de famille. "La solution pérenne, je pense qu’elle tarde à venir, et voilà où on en est aujourd’hui", expose-t-elle.

Dans le même temps, la famille entame sa reconstruction dans ces chambres d’hôtel impersonnelles. "Après l’émotion vive, et le traumatisme, on laisse un peu place à la stabilité, à la sérénité, rapporte Anissa. J’ai des enfants donc il faut qu’on puisse s’en occuper."

Chambres séparées

Dans cet environnement provisoire, la mère de famille tente de recréer le cocon familial d’avant.

"C’est difficile, car on est dans deux chambres séparées, poursuit-elle. Donc on a essayé de disposer les enfants de manière équilibrée entre les deux chambres, mais c’est précaire."

Ses enfants? "Ils sont contents d’être avec leurs parents, répond Anissa. On a essayé de les sortir un petit peu pour qu’ils voient autre chose que l’intérieur de l’internat du lycée Frédéric-Fays de Villeurbanne."

Après l’incendie mortel, les familles sans solution de relogement ont été accueillies quinze jours dans cet internat. Le 30 décembre, la préfecture du Rhône affirmait que des solutions de relogement étaient proposées aux sinistrés.

"Compte tenu du retour prochain des lycéens dans l’internat, une nouvelle solution d’hébergement temporaire est proposée aux familles qui n’auraient pas encore rejoint un logement, dans l’attente de leur relogement définitif", écrivait la préfecture dans un communiqué.

"Il y avait trois dealers dans l'allée"

Elle assurait qu'une cellule de relogement avait été mis en place par l'État, la ville de Vaulx-en-Velin, la Métropole de Lyon et ABC HLM afin de "recenser les offres de logement vacant (parcs public et privé)". Au gré des jours, les premiers sinistrés ont reçu des propositions qui n’étaient pas compatibles, pour certains, à la taille de leur fratrie.

"On a eu des propositions dans des allées tendues comme on dit, donc déjà infestées de squats, et des propositions de logements qui ne sont pas adaptés à la typologie des familles, donc des T3 pour des familles avec 4 enfants", expliquait Laetitia Berriguiga, présidente du Collectif 12 chemin des Barques constitué par les sinistrés, sur BFM Lyon.

Une autre habitante s’est confiée à BFMTV: "c’est très bien ces solutions, mais quand je suis allée visiter ce matin, il y avait trois dealers dans l’allée." Des points de deal qui inquiètent les sinistrés qui ne souhaitent, pour certains, pas se retrouver dans ce micro-quartier de Vaulx-en-Velin.

D’après la préfecture du Rhône, des solutions pérennes d’hébergement seront proposées aux familles d’ici la fin janvier.

C.L.