"Contraire à nos principes républicains": le maire de Meyzieu va interdire un salon avec deux prédicateurs islamistes

Le maire de Meyzieu, Christophe Quiniou a annoncé ce mardi 13 mai qu'il demandait l'annulation de la 3e édition du salon "Aux Sources", consacré au Coran et organisé ce week-end. Il est reproché aux organisateurs d'avoir invité des prédicateurs réputés proches des milieux "salafo-fréristes".

La 3e édition du salon "Aux Sources", un événement avec des conférences et de tables rondes sur le Coran et la vie du prophète Mahomet à Meyzieu le week-end du 17 et 18 mai va être interdit. Le maire (divers droite) de la commune Christophe Quiniou a annoncé ce mardi 13 mai dans une publication sur Facebook qu'il demandait son interdiction.

"Propos complotistes, remise en cause de l’égalité femmes-hommes, atteintes à la dignité humaine : ces discours n’ont pas leur place sur notre territoire", explique-t-il en indiquant travailler "depuis plusieurs semaines", avec la préfecture du Rhône pour prendre un arrêté municipal.

"Nous avons récemment reçu les éléments nécessaires pour permettre à la Ville de prendre un arrêté d’interdiction. Celui-ci sera publié sous peu, conformément aux procédures en vigueur", précise l'édile.

L'alerte de la députée Tiffany Joncour

La députée RN de la circonscription, Tiffany Joncour, avait signalé la participation d'un prédicateur controversé aux services de l'État. Elle l'a évoquée ce mardi lors de la séance des questions au gouvernement.

"Un autre islamiste notoire s'apprête à prendre la parole ce week-end, Vincent Souleymane, connu pour ses discours haineux envers les femmes, les juifs, les homosexuels, et plus généralement envers la France, figure parmi les intervenants", a-t-elle déclaré à l'Assemblée nationale.

Dans un courrier de la préfecture adressé à Christophe Quiniou le 12 mai et que nous nous sommes procurés, le préfet délégué pour la défense et la sécurité rappelle que d'autres conférences auxquelles Vincent Souleymane était annoncé ont été interdites en 2023 à Paris et à Lyon.

Le représentant de l'État énumère plusieurs publications du prédicateur jugées problématiques comme lorsqu'il a qualifié Emmanuel Macron de "président génocidaire" et la France d'être "à la pointe de l'ignominie, de la décadence et de l'indignité", au moment de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024.

La préfecture attire l'attention sur un second prédicateur

La préfecture a aussi alerté le maire de Meyzieu sur la présence d'un second prédicateur, lui aussi associé aux milieux salafistes et frères musulmans, Yussuf Ibram.

"[Il] s'est fait connaître en Suisse pour avoir légitimé la lapidation des femmes adultères, condamné le port des vêtements légers pour les femmes ou encore partagé ses doutes sur la possibilité pour les femmes vierges de faire du vélo", détaillent les services de l'État rappelant que les autorités helvétiques ont annulé une conférence de cet homme programmée le 8 mars dernier à Genève.

Par ailleurs, sur le site internet de l'événement, l'autorité préfectorale a noté que les intervenants de sexe masculin apparaissaient en photo alors que les personnalités féminines annoncées étaient représentées par des silhouettes sans visage et voilées, une "pratique caractéristique des mouvements fondamentalistes et séparatistes remettant en cause l'égalité entre les hommes et les femmes".

Enfin, la préfecture souligne que la présence de ce week-end de Vincent Souleymane "a suscité de nombreuses réactions sur les médias et les réseaux sociaux" et "pourrait provoquer un risque de débordements et de violences".

Hugo Francès avec Florent Bascoul