Caluire-et-Cuire: les explications du jeune homme accusé d'avoir tué sa grand-mère au deuxième jour du procès

Préméditations et explications: en ce deuxième jour de procès d'Arthur P., à la cour d'assises du Rhône, l'accusé a pu être questionné par les juges sur les motifs entourant les faits macabres qui lui sont reprochés.
Pour rappel dans la nuit du 26 novembre 2021, le jeune homme alors âgé de 22 ans avait tué sa grand-mère en la noyant à Caluire, avant d'avoir, plusieurs jours après le meurtre, déplacé son corps à l’aide d’une brouette.
Pourquoi? Car celle-ci avait une nouvelle fois jeté ses déchets dans les toilettes, provoquant alors une très vive colère de l'accusé. "Je l’ai poussée, donné un coup de canne et elle a crié", décrit Arthur P. lors du deuxième jour d'audience.
"J'ai agi dans la panique"
L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais Arthur P., continuant son récit, explique avoir craint qu’elle le lui reproche qu’elle le rejette et qu’il ne puisse plus vivre avec elle.
Il dit ensuite être retourné dans la salle de bains et avoir mis de la musique pour cacher le bruit de la baignoire qui se remplissait d'eau pendant 45 minutes. En découle alors la question de la préméditation des faits. À l'audience, le président s’interroge, à haute voix: "Vous avez eu le temps de réfléchir en 45 minutes?", lance-t-il.
Par la suite, Arthur P. attire ensuite sa grand-mère dans la salle de bains, puis la pousse dans la baignoire avant de maintenir sa tête sous l’eau pendant trois minutes. Elle se débat, mais succombera toutefois sous la force de son petit-fils.
Face aux juges ce mercredi matin, l'accusé explique avoir déshabillé et tondu sa grand-mère pour effacer les preuves. "J’ai agi dans la panique", avance l'homme. De quoi faire tiquer le président de la cour d’assises. "Dans la panique? Vous avez pourtant vécu avec un cadavre pendant plusieurs jours", rappelle le magistrat.
Inquiet de ne pas pouvoir bénéficier de l'héritage
Ce cadavre de la défunte femme, l'accusé finira par le déplacer à l’aide d’une brouette de peur d’être repéré, avant de jeter le corps dans un bois de Caluire-et-Cuire.
"Une fois terminé, j’étais soulagé que ce soit passé", confie l’accusé qui se rendra ensuite à Paris pour fuir et notamment y subir une opération de chirurgie esthétique. C’est d'ailleurs là qu'il sera arrêté par les forces de l'ordre.
"Vous avez des préoccupations un peu hors sol, souligne le président de la cour lors des réponses apportées par l'accusé. Surtout quand on voit l’état esthétique dans lequel vous avez laissé votre garde mère."
Dans la salle d'audience, l'accusé étonne et détonne. Il parle de manière détachée, linéaire, de cette soirée où le pire s’est produit. L'homme est jugé égoïste par l’avocat général: lors de sa garde à vue, il s'était inquiété de ne plus pouvoir toucher l’héritage de sa grand-mère.
Arthur P. entretenait une relation particulière avec cette dernière. Décrite comme une relation fusionnelle pendant l'enfance de l'accusé, celle-ci dévie vers la dépendance financière du jeune homme, la grand-mère survenant à toutes les demandes de son petit-fils.
Éloignée de toute sa famille, Marguerite Mouton, la victime, semblait être la dernière à encore supporter et défendre l'accusé. Arthur P. risque la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre sur ascendant.