Auvergne-Rhône-Alpes: les rejets d'eau chaude de la centrale du Bugey pointés du doigt

Face aux fortes chaleurs, la centrale nucléaire du Bugey est autorisée exceptionnellement à faire des rejets d'eau chaude dans le fleuve. Une autorisation que déplore Joël Guerry du collectif Sortir du nucléaire Bugey.
Le militant antinucléaire regrette cet arrêté qui permet la poursuite de l'activité de deux réacteurs cet été, au détriment du réchauffement du Rhône.
"On privilégie la production d'électricité, par rapport à la défense de la biodiversité, de la faune aquatique et de la flore aquatique", déclare-t-il, au micro de BFM Lyon.
"Les poissons souffrent"
Une hausse de la température de l'eau a déjà été constatée. Un phénomène préjudiciable pour les poissons du fleuve, selon le militant.
"Les poissons souffrent quand même et ça explique qu'on voit des petits alevins qui viennent se réfugier de ce côté, indique-t-il. On est dans une zone, où il y avait des salmonidés. Normalement, on ne devrait pas dépasser les 23°C en température pour qu'ils puissent vivre. On a fait une croix dessus déjà. Mais là, c'est carrément tous les autres poissons qui risquent de subir."
De son côté, le directeur de la centrale rappelle que des milliers de prélèvements dans l'eau, dans l'air ou dans les végétaux sont effectués en permanence, et même renforcés cet été.
"On fait aussi des mesures particulières complémentaires sur la faune et la flore et aujourd'hui, on ne démontre aucun impact sur le Rhône pour Bugey", ajoute Pierre Boyer, directeur de la centrale de Bugey.
"Une nécessité publique"
La dérogation en question concerne cinq centrales nucléaires, celle du Bugey, mais aussi celles du Blayais, de Saint-Alban-Saint-Maurice, de Golfech et du Tricastin. L'État la justifie par le besoin en électricité.
"Le maintien à un niveau minimum de production électrique des réacteurs des centrales constitue au regard de la sécurité du réseau électrique, une nécessité publique."
Cette mesure dite environnementale est en vigueur jusqu'au 11 septembre. Une évaluation de l'impact sur l'environnement a été commandée par le gouvernement, les résultats ne seront dévoilés qu'en 2023.