Auvergne-Rhône-Alpes: le prix des billets et des abonnements de TER augmentera en 2023

Dès l'année prochaine, prendre le train coûtera un peu plus cher en Auvergne-Rhône-Alpes. La région veut augmenter au 1er janvier 2023 le prix des billets et abonnements de TER.
Pour les voyageurs occasionnels, la hausse sera de 8%. Autrement dit, un billet Lyon-Roanne coûtera désormais 14,82 euros au lieu de 13,70 euros. Même chose pour les abonnements, dont le prix devrait augmenter de 2,95%. Un abonnement pour faire Lyon-Saint-Etienne pourrait coûter jusqu'à 1,80 euro de plus.
"Vraiment pas le bon moment" pour une hausse des tarifs
Une décision incompréhensible pour l'opposition de gauche, en particulier avec la crise actuelle de l'énergie. "Ce n’est vraiment pas le bon moment pour augmenter les tarifs de train", dénonce Johann Cesa, vice-président du groupe Socialiste, Ecologiste et Démocrate au Conseil régional.
"Quand on voit l’augmentation des tarifs de l’énergie, des tarifs de l’essence (...) C’est à rebours de toutes les politiques qui sont mises en place pour favoriser le fait qu’on renonce à sa voiture et qu’on privilégie les transports publics", poursuit Johann Cesa.
Invité ce mercredi sur le plateau de BFM Lyon, l'élu dénonce une politique qui va encourager les usagers à continuer d'utiliser leur véhicule personnel, plutôt que d'emprunter les transports en commun.
Avec cette augmentation du prix des billets de TER, la région espère réaliser six millions d'euros de recettes supplémentaires sur l'année. Une "goutte d'eau" par rapport au budget fonctionnement pour les transports de 1,2 milliard d'euros, déplore Johann Cesa.
Améliorer d'abord l'offre de transports
Au-delà des tarifs des billets de train que Johann Cesa estime déjà cher -autour de 25 euros- pour un aller-retour entre Lyon et Saint-Etienne, l'élu dénonce des équipements et une offre qui méritent d'être améliorés, plutôt que d'augmenter le prix des billets.
"Au contraire, il faudrait baisser les tarifs, améliorer l’offre de transports dans tout nos territoires pour encourager le report de la voiture vers le train et les bus."
Il accuse le président de région, Laurent Wauquiez, de vouloir réaliser des économies sur les transports, alors qu'il s'agit là de l'une des principales compétences qui lui incombe.
"Laurent Wauquiez met sur la table 200 millions d’euros pour 10 km de voie rapide en Haute-Loire. Il va sur des politiques qui ne sont pas les siennes, c’est la compétence de l’Etat. (...) Et par contre, quand on lui dit qu’il faut baisser le prix des transports et améliorer l’offre, il fait des économies."
Johann Cesa qualifie de "déni démocratique" le vote du 21 octobre, lors de la prochaine commission permanente de la Région, qui devrait valider cette augmentation. "C’est une mesure qui est en catimini, en commission permanente. Une décision qui risque d’être prise sans aucun débat démocratique."
Une conséquence de l'inflation
De son côté, la région justifie cette augmentation comme une conséquence inévitable de l'inflation et de l'augmentation du coût de l'énergie, précisant que le prix des billets n'avait pas été augmenté depuis 2019.
Elle pointe également du doigt la responsabilité du gouvernement, qui refuse selon elle de mettre en place un bouclier tarifaire sur l'énergie, malgré ses "multiples demandes". Elle rappelle aussi prendre en charge 70% du coût des TER.
Des arguments qui ne passent pas auprès de l'opposition. Johann Cesa estime que l'augmentation du coût des billets de TER était "absolument évitable", et mentionne même un rapport de la région qui met en lumière l'achat de vieilles rames de train d'Île-de-France.
Un élément de plus qui permet à l'élu d'assurer que la région "fait de l'économie sur les transports".