Adaptation des logements aux personnes âgées: un enjeu majeur pour les trois quarts des Français

Alors que le vieillissement de la population s'accélère, l'adaptation de l'habitat des personnes âgées est un défi majeur pour la présidentielle, selon un sondage OpinionWay pour Maisons de Marianne.

La population française vieillit et cela va s'accentuer dans les décennies à venir. D'ici 2050, la part des seniors de 65 ans et plus pourrait atteindre 28% de la population en France indique l'Institut national d'études démographiques (Ined) contre 20,5% aujourd'hui selon l'Insee. "Les années de vie gagnées au fil des décennies se sont accompagnées pour partie de troubles fonctionnels, car les progrès médicaux, sanitaires et sociaux ont permis à bien plus de personnes, y compris certaines fragiles, d’atteindre les grands âges, auxquels les problèmes de santé sont courants", constate l'Ined, qui précise que "la prévention et l’accompagnement des troubles courants pour en limiter l’impact sur les activités les plus élémentaires constituent ainsi des leviers pour limiter les situations de perte d’autonomie".

Un défi pour la société

Et l'adaptation du logement à l'allongement de l'espérance de vie et au vieilissement est au coeur des défis sociétaux que devront relever les futurs gouvernements... à commencer par les candidats à l'éléction présidentielle de 2022 selon un sondage réalisé auprès de 1002 personnes du 9 au 10 novembre par l'institut OpinionWay pour Maisons de Marianne (qui propose des logements intergénérationnels)

Ce sondage révèle que les thèmes liés au vieillissement, au handicap et l'adaptation au logement devraient être des sujets majeurs de la présidentielle pour 3 Français sur 4. Dans le détail, 76% des personnes interrogées voudraient que les politiques s’emparent des enjeux de l’adaptation des logements aux personnes agées. Les proportions sont assez similaires en ce qui concerne l'adaptation des logements à la perte d’autonomie (75%) et aux personnes en situation de handicap (74%).

"Alors que seuls 6% des logements sont actuellement adaptés à la perte d’autonomie, il est indispensable d’innover pour proposer des solutions accessibles, avec un environnement de vie qualitatif permettant de repousser, le plus longtemps possible, la survenue de la dépendance", commente Éric Vialatel, président des Maisons de Marianne.

"D’ici 2050, dans la plupart des régions, la part des 75 ans et plus dans la population va presque doubler", selon l'Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (UNCCAS) dans un livre blanc sur l'autonomie publié en novembre 2021 qui précise que dans les 20 prochaines "il faudrait créer 110.000 places en EHPAD à l'horizon 2030 et plus de 250.000 places en 2040". Cette situation implique une nécessaire diversification de l'offre, la poursuite des efforts de lutte contre l'isolement et l'accès au soin à domicile pour un maintien chez soi.

Une source d'inégalités

Pour 77% des personnes sondées pour Maisons de Mariane, la perte d'autonomie est d'ailleurs un sujet qui incombe à la collectivité. Et ils sont près de 90% à considérer que l'accès au logement est une source d'inégalités pour les personnes en perte d'autonomie (92% des répondants) ou en situation de handicap (89%). Enfin, là encore, une écrasante majorité de sondés estiment qu'il faudrait que tous les logements sociaux soient adaptés à la perte d’autonomie (90%) et au handicap (89%).

Pour l'heure, peu de candidats ont détaillé leur programme sur le logement. L'écologiste Yannick Jadot a décliné des mesures sur la construction de logements sociaux, sur les aides pour lutter contre la montée des prix de l'énergie et sur une garantie locative universelle. De con côté Jean-Luc Mélanchon a déclaré vouloir construire 200.000 logements sociaux par an.

Marion Marten-Pérolin