"Une journée historique": la CGT d'ArcelorMittal appelle à une manifestation d'ampleur à Dunkerque le 1er mai

L'usine sidérurgique Arcelor Mittal, le 11 février 2022 à Dunkerque, dans le Nord (Photo d'illustration). - FRANCOIS LO PRESTI © 2019 AFP
La CGT d'ArcelorMittal a appelé ce lundi 28 avril à une manifestation d'ampleur le jeudi 1er mai à Dunkerque (Nord), pour protester contre le plan du sidérurgiste prévoyant la suppression d'environ 600 postes dans le nord et l'est de la France.
"Mittal à Dunkerque est notre poumon économique, et d'autres secteurs sont aussi en difficulté, sur lesquels on a de fortes inquiétudes, comme Aluminium Dunkerque et Versalis", a alerté Christelle Veignie, secrétaire générale de l'union locale CGT, lors d'une conférence de presse à Dunkerque.
"Nos installations sont dans un état pitoyable"
Elle a donné rendez-vous aux manifestants jeudi à 10H00 dans la ville côtière.
La syndicaliste a aussi mis en garde contre les conséquences d'un abandon du projet de décarbonation des sites européens d'ArcelorMittal, actuellement suspendu par le groupe. "Si Mittal ne le réalise pas très rapidement, nous demandons que l'État reprenne la main, voire aille jusqu'à une nationalisation", a-t-elle lancé.
Le 1er mai, "c'est important qu'un maximum de travailleurs soient présents pour dire notre désaccord et faire pression sur les politiques, jusqu'au plus haut niveau, pour que ça bouge", a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, "nos installations sont dans un état pitoyable", a déploré Reynald Quaegebeur, délégué syndical central CGT ArcelorMittal France, pointant un "manque d'investissement" et de "maintenance depuis des années".
"Quand on fait le bilan, sur un an, ce sont plus de 1.000 emplois supprimés chez ArcelorMittal en France", a-t-il affirmé.
600 postes ciblés dans le nord de la France
Pour Gaëtan Lecocq, secrétaire général de la CGT ArcelorMittal Dunkerque, "si ArcelorMittal tombe, c'est l'ensemble de l'industrie du nord de la France qui va tomber", avec "des conséquences sociales, économiques, industrielles catastrophiques", un "tsunami", a-t-il martelé.
"Le 1er mai sera une journée historique", promet Gaëtan Lecocq, appelant "toutes les forces progressistes" à se joindre au mouvement.
Le plan présenté le 23 avril par ArcelorMittal prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le nord de la France, touchant les fonctions support, délocalisées vers l'Inde, mais aussi la production.
Les suppressions d'emplois concernent les usines de Dunkerque et Mardyck dans le Nord, mais aussi Florange (Moselle), Basse-Indre (Loire-Atlantique), Mouzon (Ardennes), Desvres (Pas-de-Calais) et Montataire (Oise), qui emploient au total quelque 7.100 salariés.
Dunkerque est le site le plus touché par les coupes prévues, avec plus de 250 postes concernés, dont 177 dans l'opérationnel, selon la CGT.