Arcelormittal annonce un plan de suppressions qui pourrait concerner 600 postes dans sept sites du nord de la France

Le sidérurgiste Arcelormittal va supprimer des postes dans sept sites du nord de la France, en raison du manque de compétitivité de l'acier en Europe et d'un transfert vers l'Inde de certaines fonctions support de tous ses sites européens, a indiqué mercredi la direction.
Le nombre total de postes supprimés sur les sites de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire, qui forment le "cluster nord" d'Arcelormittal France, n'a pas été annoncé, mais il pourrait s'élever à quelque 600 postes, a-t-on appris d'une autre source proche du dossier. Les sept usines emploient au total quelque 7.100 salariés.
Aux prises avec une crise historique de l'acier en Europe, Arcelormittal a annoncé en février qu'il envisageait la délocalisation de certaines de ses activités support d'Europe vers l'Inde.
La CGT déplore une "hécatombe"
Mercredi après-midi, un comité social d'entreprise était en cours pour la partie France, au siège français de Saint-Denis (Seine Saint-Denis), et un autre, au niveau européen, à Luxembourg. "C'est l'hécatombe", a réagi Gaétan Lecocq, secrétaire général de la CGT Arcelormittal à Dunkerque, qui a indiqué que "tous les sites" du nord de la France étaient concernés par ces "centaines de suppressions d'emplois".
"On ne va pas se laisser crever comme ça. On est dans le nord, on est des métallos, on ne va pas se laisser faire", a-t-il prévenu, indiquant être "en réunion de crise depuis le début de l'après-midi".
"Dès demain, on fait les portes des usines pour tracter", a-t-il ajouté. Arcelormittal, deuxième sidérurgiste mondial, doit annoncer ses résultats pour le premier trimestre 2025 le mercredi 30 avril.
L'Etat vigilant face au risque de fermetures de sites en France
En déplacement sur le site de l'unité de méthanisation de Biogaz de Beauce, Marc Ferracci a rappelé que le soutien financier de l'Etat à Arcelormittal était conditionné à la décarbonation de ses sites français : "Nous avons dégagé, au titre du programme France 2030, 850 millions d'euros de soutien à un projet d'investissement de 1,8 milliard qui se concrétisera dans les prochains mois et qui permettra de pérenniser l'emploi."
"L'Etat soutient Arcelor si Arcelor investit dans la décarbonation."
Par ailleurs, le ministre chargé de l'Industrie et de l'Energie a indiqué que le gouvernement serait "extrêmement vigilant à ce qu'il n'y ait pas de site qui ferme en France." "S'agissant des salariés concernés par la restructuration, nous serons extrêmement exigeant vis-à-vis de l'entreprise afin que les personnes qui subissent ce choc soient accompagnées avec la plus grande dignité possible", a-t-il insisté, espérant une concrétisation "dans les prochains mois" des projets de décarbonation "qui doivent participer au maintien de l'emploi".