Un campement de migrants ayant abrité jusqu'à 600 personnes évacué à Calais

Des migrants tentent de traverser la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne sur le canot pneumatique d'un passeur, sur la plage de Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 15 janvier 2025 - BERNARD BARRON
Les autorités ont procédé ce mardi 30 septembre à l'évacuation d'un important campement de migrants installé depuis près d'un an dans un hangar désaffecté de la zone industrielle de Calais, où vivaient jusqu'à 600 personnes, a annoncé la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué.
L'opération, menée dans la matinée par les services de l'État, s'est déroulée "dans le calme et sans incident", selon la préfecture.
Le site, surnommé "Cheers", accueillait les exilés "dans des conditions indignes et dangereuses" et constituait "un point d'appui pour les réseaux de passeurs qui y prospéraient en exploitant la vulnérabilité des personnes", poursuit la même source.
Des personnes mises à l'abri en amont
Des centaines d'exilés s'étaient installés dans ce hangar, vivant entassés dans l'obscurité et l'humidité, au milieu d'amoncellements de détritus. Des conditions de vie insalubres, mais qui leur permettaient de s'abriter de la pluie et du vent, avait constaté l'AFP en janvier.
Cette évacuation fait suite à une ordonnance d'expulsion rendue par le tribunal de proximité de Calais le 11 avril, qui avait donné un délai de cinq mois aux occupants pour quitter les lieux, a précisé la préfecture.
Selon cette source, en amont de l'opération, des maraudes avaient été organisées en septembre par des opérateurs de l'État et l'Office français de l'immigration et de l'intégration afin de proposer une mise à l'abri dans les centres d'accueil et d'examen des situations (CAES) de la région.
Au total, "170 personnes ont accepté cette mise à l'abri", permettant une diminution de la population présente avant l'opération.
"Des enrochements pour éviter toute réinstallation"
À l'issue de cette évacuation, les propriétaires "ont procédé à la condamnation des accès et à la fermeture des portails" et la ville de Calais posera "des enrochements pour éviter toute réinstallation".
La municipalité a déjà eu recours à cette pratique à plusieurs reprises dans le centre-ville, en plaçant des rochers pour empêcher l'installation de tentes.
Depuis le démantèlement de la "Jungle" de Calais en 2016, les autorités veulent empêcher tout "point de fixation" sur le littoral, où affluent des centaines d'exilés dans l'espoir de traverser la Manche.
La police procède ainsi très régulièrement à des démantèlements de campements, une politique dénoncée par les associations, qui y voient une stratégie d'"épuisement" contraignant les migrants à un déplacement permanent.