Toiture affaissée, béton fissuré: la mairie d'Audinghen veut sauver son église, classée monument historique

Dans la petite commune d'Audinghen, la municipalité se bat pour réhabiliter l'église Saint-Pierre, en état de délabrement avancé. La ville tente sa chance auprès de la Fondation du patrimoine.

Toiture affaissée, murs fissurés, bétons abîmés... L'église Saint-Pierre d'Audinghen (Pas-de-Calais) est dans un état de délabrement avancé, qui a forcé la mairie à fermer l'édifice d'un style moderne et qui comporte un clocher haut de 26 mètres. Celui-ci est fragilisé et sécurisé par des filets de protections. Ainsi, pour l'heure et depuis sept ans dorénavant, les cloches ne sonnent plus à Audinghen.

"La corniche de l'église s'est disjointe, ça s'est accentué depuis quelques temps", ajoute Marc Sarpaux, maire de la commune, en faisant le tour du bâtiment. A l'intérieur, la situation n'est pas vraiment plus reluisante.

"Les blocs de béton et de plâtre sont bien fissurés, ils risquent de tomber sur les fidèles", affirme le maire.

Une réhabilitation chiffrée à 3,7 millions d'euros

Le montant des travaux est estimé à 3,7 millions d'euros pour la réhabilitation totale de l'église. Petite commune de 600 habitants, Audinghen ne pourra pas financer un budget aussi important, même avec l'aide d'autres collectivités locales. 200.000€ ont déjà été investis par la ville.

"Nous avons des subventions du département, de la région, de la DRAC. Mais on est loin d'avoir le compte", regrette Marc Sarpaux.

De l'aide cherchée auprès de la Fondation du patrimoine

Alors pour la quatrième année consécutive, la municipalité tente sa chance auprès de la Fondation du patrimoine, qui pourrait lui permettre d'atteindre les 300.000€ de dons.

Chaque année, dans le cadre du loto du patrimoine, l'État reverse à la fondation dirigée par Stéphae Bern les taxes prélevées sur les jeux du patrimoine au profit du budget général de l'État pour financer la restauration de monuments historiques situés en métropole et outre-mer.

La sélection n'est cependant pas aisée. "On va naturellement trouver comme critère l'intérêt patrimonial, architectural et historique", avance Philippe Roumilhac, délégué régional des Hauts-de-France de la Fondation du patrimoine. Ce dernier cite aussi comme critères importants. "l'état de péril" et "le fait que ce projet s'inscrive dans une dynamique territoriale (...), qu'il soit porteur de sens"

Classée monument historique en 2006, l'église a été construite dans les années 1960 à la place de la précédente, détruite pendant la seconde guerre mondiale.

Clément Kaminski avec Mathias Fleury