"On n'a pas l'impression d'apprendre": le lycée professionnel d'Outreau manque de professeurs

Un mois après la rentrée scolaire au lycée professionnel Clerc à Outreau, la formation carrosserie accuse des dizaines d'heures de cours perdues à cause de la pénurie d'enseignants.

La formation carrosserie du lycée professionnel Clerc d'Outreau (Pas-de-Calais) en difficulté. Sur les trois premières semaines de cours depuis la rentrée, près de 140 heures de cours ont été perdues faute d'avoir trouvé des enseignants.

Sur les cinq postes d'enseignants titulaires, la formation a démarré avec seulement deux professeurs titulaires. La section d'apprentissage a depuis retrouvé un enseignant, mais c'est encore insuffisant.

Éric Patin, enseignant au lycée depuis une trentaine d'années, n'a jamais connu une telle situation.

"Nous avons mis des rotations en place de telle façon que les élèves restent un peu motivés. Mais on a quand même des démissions et ça va s'accentuer", assure-t-il au micro de BFM Grand Littoral.

Les retards sur le programme s'accumulent

Les retards sur le programme d'apprentissage s'accumulent et les élèves ont l'impression de perdre du temps.

"Ici, au lycée, je n'ai appris que la soudure, c'est tout. Ce n'est pas la plus grande chose en carrosserie. [On est] largement en retard que ça soit en carrosserie et en techno. On n'a pas l'impression d'apprendre notre métier", déplore Laly Bonami, une élève en classe de première carrosserie prépa automobile.

Cathy Callin, représentante des parents d'élèves du lycée Clerc d'Outreau résume la situation. "Ils ont peur, ceux qui vont passer le CAP et le bac, car ils se disent qu'ils n'ont aucun cours de carrosserie auto. Certains ont même peur de ne pas trouver de stages car ils n'ont pas les premières bases."

Pour Éric Patin, l'inspection académique doit réagir rapidement. "Si la situation ne s'améliore pas, on sait que l'année prochaine, on aura plus besoin de profs, il sera trop tard, on aura perdu les élèves et ça ne sera plus la peine."

De leur côté, les parents d'élèves ont lancé une pétition, qui a déjà recueilli plus de 1.200 signatures, pour alerter sur la situation.

Jérémy Mahieux avec Florent Bascoul